10 choses folles que je fais (souvent) depuis que j'ai un bébé
C'est marrant, le quotidien. C'est tout plein de petites choses tellement habituelles qu'elles finissent (presque) par nous paraître normales. Mais quand on y réfléchit deux minutes, on se rend compte que, vue de l'extérieur, on doit avoir sacrément l'air d'une folle !
Petit aperçu de ce que je peux faire pour que ma Chérie-chat ne se sente pas abandonnée par sa môman :
1) Je dors seule avec mon bébé le matin. Vers 6h, de guerre lasse, après un troisième réveil en deux heures, je couche Choupie dans notre lit et Papa-chat va se coucher sur le canapé. Parce que Choupie, s'il y a son papa, elle ne veut pas se rendormir : elle l'observe, elle s'amuse avec son nez, elle chougne... elle ne comprend pas ce qu'il fait là, quoi (à sa décharge, généralement, à cette heure-ci, il est déjà parti au travail) !
2) Je vais aux WC la porte graaande ouverte. Comme ça je surveille et je rassure depuis le trône : "Coucou bébé, Maman est là, elle fait pipi (ça c'est la version soft), elle n'est pas partie, elle revient tout de suite !"
3) Je me douche avec mon bébé dans la salle de bain. Bien installée dans son transat entre la machine à laver et la poubelle à couches, Choupie est au spectacle !
4) Je me brosse les dents avec mon bébé dans les bras. Ça l'amuse beaucoup mais je dois veiller à ne pas lui mettre le manche dans l'oeil.
(Non, cette photo n'est pas DU TOUT une mise en scène) (Et non, elle n'a pas qu'un seul pull)
5) Je vais chercher le courrier avec mon bébé arnaché dans le porte-bébé. Parce qu'il y a des escaliers à descendre, des clés à chercher, des portes à ouvrir, des cours à traverser... je suis devenue très habile d'un seul bras, mais ça fait quand même beaucoup d'obstacles.
6) Je mange avec mon bébé sur les genoux. Du coup, je fais attention à bien pousser mon assiette et mes couverts hors de sa portée. Et forcément, durant le trajet entre l'assiette et ma bouche, il n'est pas rare qu'une pâte ou un haricot vert décide de se faire la malle.
7) Je mets pas moins de trois serviettes à mon bébé pour le faire manger (deux autour du cou, une sur les genoux). Et je dois tout de même nettoyer ses vêtements tous les jours.
8) Je passe des après-midi entiers immobilisée sur mon lit ou sur mon canapé. Parce que Choupie s'est endormie et que j'ai peur de la réveiller en la posant dans son lit.
9) J'écris sur l'ordinateur avec mon bébé au sein. Quand Choupie-chat se plaint avec insistance et que, moi, je n'ai pas envie d'interrompre ce que je fais (bad mother power).
10) Je perds le compte de mes réveils nocturnes. Je ne saurais vous dire combien de fois Choupie-chat m'a réveillée cette nuit. Et je m'en fous du moment qu'après lui avoir donné à manger, je peux me RENDORMIR !
A toutes les futures mamans qui me liraient et songeraient à présent à l'avortement thérapeutique, je tiens à repréciser que mon bébé est spécial ! Et que moi aussi, je suis sûrement spéciale. Je ne sais pas qui de l'oeuf (Choupie) ou de la poule (moi, donc) en est responsable mais c'est ainsi, je crois bien que nous sommes complètement fusionnelles.
Je n'éprouve ni remords ni tristesse à la confier à d'autres bras provisoirement, à déléguer le bain et le goûter à son papa, à la refiler à mes copines dans l'espoir que ça leur donne des idées (non parce que la solitude de la mère au foyer, ça va bien deux minutes), à la laisser aux bons soins de mes soeurs pendant que je me vautre sur le canapé familial en lisant Télé 7 jours. Par contre, si elle se met à pleurer, c'est plus fort que moi, j'ai besoin d'aller la récupérer (parce que je sais que moi je pourrai la consoler, et pas les autres). Et au bout d'une demi-heure de séparation, je ressens un manque, même si elle est dans la pièce d'à côté.
C'est sûrement dû au fait que, depuis sa naissance, nous n'avons jamais été séparées plus de deux heures. Mais je veux faire mon coming-out : je vis très bien comme ça. J'ai l'impression que tout le monde s'évertue à vouloir m'éloigner de ma fille, comme si j'étais victime du syndrome de Stockholm. Je réponds : "Je sais, je devrais couper le cordon, mais c'est compliqué avec Choupie". La vérité, c'est que je ne veux pas, que je n'ai pas du tout envie d'être séparée d'elle. C'est aussi pour ça que je repousse tant et plus la reprise du travail, que je fonds en larmes quand je l'envisage un peu sérieusement. Imaginer Choupie me réclamer en vain, réaliser que sa maman ne sera pas forcément toujours là pour elle, c'est dur, très dur. Oui, elle me saoule, oui, elle me pèse, mais pour l'instant, m'en détacher ne serait-ce qu'une demi-journée est au-dessus de mes forces.
Cet article, c'est l'article de la honte. C'est mon zéro pointé à l'examen d'éducateur. C'est tout ce qu'il ne faut pas faire avec un enfant si on veut qu'il quitte notre giron et vole rapidement de ses propres ailes. Mais je ne suis pas éducatrice professionnelle. Je suis maman et je dois composer avec des variantes affectives, instinctives, psychologiques... Je suis maman et je fais ce que je peux.