Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choupie-chat, Papa-chat, la vie et moi...
15 mai 2015

Remonter la pente

Cela fait un petit bout de temps que ce message attend parmi mes brouillons. Comme en ce moment je cours après le temps et que j'ai du mal à écrire des articles (oui oui, quand bien même j'aie cessé de travailler) (je vous ai dit que j'avais cessé de travailler ?), c'est sans doute le bon moment pour le publier, avec quelques modifications, puisqu'on ne parle pas un 15 mai comme on parle un 4 avril.

Quoiqu'il en soit, ce ne sera pas gai-gai. Mais comme ces sentiments parleront peut-être à d'autres... eh bien lançons-nous.

campagne-chien(la photo date aussi d'il y a un mois, d'où l'habillement ambiance expédition au Pôle Nord !) (vous savez ce qu'on dit en avril)

Ma grossesse a été désastreuse. Je ne vous apprends rien (à part peut-être aux nouveaux, coucou les nouveaux !), j'en ai déjà parlé à plusieurs reprises. Ma grossesse m'a détruite, on peut le dire. Ma grossesse a broyé jusqu'a plus petite particule de confiance en moi. Au pire moment, je n'avais même pas la force de me lever pour manger. J'étais malade, certes, extrêmement nauséeuse, mais c'était surtout la force mentale qui me manquait. J'étais une loque humaine et j'avais l'impression que j'allais rester comme ça pour toujours. Comme si la jeune femme dynamique, séduisante (ouais ouais, carrément) et pleine de projets que j'étais n'allait plus jamais refaire surface.

Et puis la vie a repris son court. Lentement, très lentement. Je me suis levée, je me suis préparé à manger. J'ai fait un peu de ménage. Je me suis coiffée et habillée sommairement. J'ai traversé la rue. J'ai pris le tram. J'ai pris le train. J'ai fait une crise de panique dans le train et nous avons fait demi-tour. Je me suis rasé les jambes. J'ai conduit. J'ai socialisé. J'ai pris des rendez-vous. Je suis sortie faire du shopping. Je me suis teint les cheveux. J'ai vu des amis. Petite victoire après petite victoire, les mois passaient, je disais que j'allais mieux. Et c'était vrai. Mais ma confiance en moi était toujours brisée.

J'ai accouché. Et j'ai profité de la confusion de l'accouchement pour me reposer de tous mes efforts. A nouveau, j'ai cessé de sortir, de m'habiller correctement, de prendre soin de moi. Ce n'était pas l'apathie crasseuse de ma grossesse puisque je faisais quelque chose, quelque chose de très exigeant : je m'occupais de Choupie. Mais je ne faisais que ça. Pendant très longtemps je n'ai fait que ça, car je me sentais capable de ne faire que ça. 

Et progressivement, une nouvelle fois, celle que j'étais est revenue. Celle qui veut être passablement habillée, même quand elle va au supermarché. Celle qui essaie de se faire de jolies coiffures. Celle qui n'arbore pas -constamment tout du moins- une fourrure de yéti sous ses pantalons. Celle qui préfère mettre des lentilles à l'extérieur, trop coquette pour les lunettes. Celle qui est superficielle, oui, mais pas que. Celle qui garde sa maison propre et a des yeux partout. Celle qui ne laisse pas les corvées ou les papiers traîner et veut s'occuper de tout tout de suite. Celle qui fait des plans sur la comète. Celle qui se démène pour atteindre ses objectifs. Celle qui porte son foyer sur ses frêles épaules. Celle qui peut se débrouiller pour tout.

Pendant un an et demi, j'ai cru que je ne pourrais plus vivre seule. C'est peut-être difficile à comprendre pour qui n'est pas passé par là. Quand j'étais enceinte et que je répétais sans cesse que je n'y arriverais pas avec le bébé (dépression, angoisses, toussa toussa, remettez-vous dans le contexte), Papa-chat ne me disait pas : "Bien sûr que si, tu vas y arriver.", il me disait : "Je serai là, moi, je m'en occuperai." Alors oui, j'ai compté sur lui plus que de raison. Je sais aujourd'hui que c'était une erreur, qu'il n'est pas infaillible et qu'il vaut toujours mieux pouvoir compter sur soi-même (je ne dis pas qu'il ne faut compter que sur soi-même -ça c'est une bonne maxime de personne aigrie-, je dis juste qu'il vaut mieux avoir sa propre bouée de sauvetage au cas où) (demandez donc aux rescapés du Titanic).

A vrai dire, je le savais dès le départ et c'était bien pour ça que j'allais aussi mal.

Je ne suis pas complètement guérie. Je suis toujours terrifiée à l'idée de tout mener de front : le travail, Choupie, la maison (et le blog !). Je l'ai fait, pourtant, durant un mois complet (même si ma gestion du ménage et celle du blog en ont pris un sérieux coup !). Ma confiance en moi s'est reconstruite au fil du temps, mais elle n'est pas intacte. Je n'ai plus la vantardise de l'adolescente qui chantait à tue-tête "Elle a fait un bébé toute seule" (chanson ultime de mes 15 ans). Je compte toujours beaucoup sur mon mari et il en fait toujours beaucoup. Mais j'ai du courage, je crois.

C'est finalement tout ce dont il y a besoin pour reprendre complètement sa vie en main.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Juste quelques mots en vitesse (pas de teeeeeemps cette semaine, trop de stress, de boulot, de fatigue, d'angoisses....) parce que ton article m'a beaucoup touchée. Merci de nous montrer aussi les failles et les galères, les vraies, pas les rigolotes petites anecdotes qu'on peut lire sur tous les blogs. Je me rends compte que j'en ai besoin pour me rappeler que c'est normal que ce soit dur, qu'il faut que je m'accroche et que j'arrête d'idéaliser les autres mamans.<br /> <br /> Alors merci.
Répondre
Z
Non tu ne nous as pas dit que tu avais cessé de travailler, c'est quoi ça, tu ne nous dis pas tout!?! Ah bravo!<br /> <br /> <br /> <br /> On n'est pas maman avant de l'avoir été, et c'est un apprentissage permanent, c'est normal de stresser, de douter, de ne pas s'en sentir capable, c'est même sain selon moi. Cela montre que tu es concernée, et que tu fais de ton mieux, et ton mieux...c'est le mieux. Et je pense aussi qu'il y a un petit bout de chemin à parcourir pour redevenir femme après avoir été maman, chez certaines c'est plus court que d'autres, mais ça ne peut pas se faire en un claquement de doigt.<br /> <br /> Perso je travailles là dessus, et oui...parce qu'au second on apprend de nouvelles choses aussi, notre petit monde est chamboulé à nouveau, et je ne dis pas ça pour te faire peur. C'est juste qu'il faut prendre ses marques, encore, toujours, la maternité nous apprends tellement sur nous, et nous fait tellement devenir...NOUS! Je sais pas si tu comprends ce que je veux dire, c'est sûrement confus.<br /> <br /> Mais en gros, tu es la maman que tu dois être, tu es une femme aussi, et tu peux être les deux en même temps, et surtout, tu dois prendre le temps qu'il te faut pour l'accepter et concilier les deux.
Répondre
D
J'ai pensé à quelque chose en lisant ton article... C'est que tu es très jeune (et moi pas bouhouhouhouhou). Et ça peut sembler bête mais je crois qu'à ton age j'aurais ete tout autant terrifiée et je ne sais même pas si j'aurais eu ton courage d'ailleurs. Peut être que ca joue aussi un rôle ? En tout cas si on suit cette logique pour le deuxième ça ira forcément mieux :) ! (Je précise que si mes calculs sont bons j'ai 6 ans de plus que toi... Bouhouhouhouhou * 2)
Répondre
M
Comme je te comprends! Ton article est criant de vérité! Je me retrouve dans pas mal de choses énoncées...non tout ca n'est pas facile, vraiment pas mais moi je te trouve très courageuse en effet et t'as de la chance d'avoir un super mari pour t'épauler! Je pense que pour le prochain ce sera différent puisque maintenant on sait ce que c'est et du coup on appréhenderas moins ce tourbillon ! Bon courage et euh je veux que tu m'expliques pour ton travail hein!
Répondre
R
Il est beau et encourageant cet article. C'est une telle métamorphose, je trouve ça assez "normal" finalement que certaines réagissent comme tu l'as fais. Pour moi aussi la grossesse et les premiers mois de ma fille, ont été une période trèèèès compliquée avec beaucoup d'angoisses, de questions, je me suis sentie complètement larguée et perdue. <br /> <br /> Et je flippe de faire un deuxième par peur de repasser par tout ça. Mais on va y arriver. <br /> <br /> Et puis j'y trouve du positif. Au moins on a pleinement pris conscience de ce qui nous arrivait :)
Répondre
Choupie-chat, Papa-chat, la vie et moi...
Publicité
Newsletter

BADGES-BLOGUEUSES

Archives
Publicité