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Choupie-chat, Papa-chat, la vie et moi...
10 avril 2017

Choupie Présidente

Vous commencez à le savoir, la "politique" m'intéresse. Je mets cependant le terme entre guillemets, car il prête à confusion : ce ne sont pas les politiciens qui m'intéressent. Je hais au contraire le culte de la personnalité qui caractérise l'engagement politique aujourd'hui, ce phénomène qui consiste à boire les paroles d'un candidat sans esprit critique. Ça, c'est pour moi faire de l'anti-politique (la politique, dans mon esprit, c'est s'intéresser à la vie de la cité, pas se chercher un gourou). Concrètement, je me fiche de la tête tant que les idées y sont, et si j'ai bel et bien mon candidat chouchou, je le considère malgré tout comme interchangeable. 

Bref, j'aime réfléchir à comment améliorer la vie des humains assemblés en société. Pour moi le volet social est donc plus qu'important, il est primordial. J'ai entendu deux fois récemment (ça peut ne pas paraître énorme, mais ça m'a semblé une telle énormité, justement...) que la politique ne devrait pas se mêler de social. De quoi devrait-elle se mêler alors ? D'économie ? Mais l'économie est au service du bon fonctionnement des sociétés humaines. Si on occulte le côté "société humaine", alors on théorise dans le vide. C'est super ce bel argent qui vole de banque en banque, d'état en état... mais si personne n'en profite, ou juste une poignée, c'est tout de même dommage !

J'aime cette thématique, mais comme je vous l'avais dit, je ne pensais pas en parler ici. Parce que ce n'est pas le thème de ce blog. Le thème de ce blog, c'est notre vie de famille, plus ambitieusement le développement de l'enfant, plus ambitieusement encore devenir parent, et immensément ambitieusement (soyons fous) éduquer ses enfants. Mais je crois que justement, par ce bout-là, je peux raccrocher mes pensées d'aujourd'hui. Si si, vous allez voir.

2017-04-08_0002

Aujourd'hui, je me suis sentie révoltée. Tout a commencé sur Facebook. Tout commence souvent sur Facebook. J'ai découvert une page, aimée par un de mes amis (s'est-il abonné volontairement dessus ou est-ce une facétie de son smartphone, peu importe au fond : cette page existe), qui se disait "anti-cas sociaux" ("cas soc'" dans le jargon, "cassos" en français très approximatif). Pas anti-précarité. Ça, j'aurais pu comprendre, j'aurais même applaudi des deux mains. Non, anti-cas sociaux. Contre les gens dans la merde, quoi. Parce que ce n'est pas assez qu'ils soient dans la merde, on va rajouter une bonne dose de haine par-dessus le tout, afin qu'ils sentent bien à quel point leur vie pue. Une page fustigeant, pour résumer, toutes les initiatives prises par le gouvernement (ou envisagées par les candidats à la présidentielle) pour réduire la pauvreté et la fracture sociale. Tout ce qui en somme peut être assimilé à de l'assistanat.

Je vais vous faire une révélation : je suis une assistée. Ben oui, je ne paie pas d'impôts et je touche quelques aides sociales. C'est donc vous, braves gens, qui payez une partie de mes dépenses quotidiennes (enfin, sauf pour ceux qui vivent à l'étranger, évidemment). Je veux bien reconnaître que je suis une assistée classieuse (si si). Je parle bien, j'écris sans faute (ou presque), je m'habille "normalement" (j'ai peu de vêtements et quelques uns qui sont troués, mais de loin je fais illusion), je ne vis pas en HLM. Je me paie même le luxe d'avoir fait des études et d'avoir un travail. En réalité, je suis une assistée chanceuse : je viens d'une famille bourgeoise et éduquée (j'ai quatre bac+10 parmi mes parents et grands-parents... pas mal, sur six, n'est-ce pas ?), j'ai donc eu une enfance favorisée et un accès à la culture facilité. Ce qui fait que je m'en suis toujours sortie.

Au quotidien, je ne suis d'ailleurs pas à plaindre : je mange à ma faim, j'ai les moyens de me soigner, j'habite un appartement de bonne taille (au milieu de nulle part, certes), je me fais régulièrement de petits plaisirs (non, je ne parle pas de ce genre de petits plaisirs, bande de pervers !). C'est sans doute un peu abusé de dire que je suis pauvre (je le dis quand même, car je pense que c'est important de montrer que oui, les pauvres peuvent être des personnes fréquentables, des personnes normales, des personnes comme vous et moi - surtout comme moi du coup -, que ce ne sont pas des sortes de cafards regroupés en colonies miteuses qui sucent la moelle de la bonne société en se complaisant dans leur misère).

Mais clairement, je n'ai pas des ambitions de classe moyenne. Partir en vacances plus d'un weekend par an ? Impossible. Manger bio fréquemment ? Pas tenable. Devenir propriétaire ? Douce utopie. Le seul vrai luxe que je peux me permettre, c'est de faire des enfants (c'est sûrement pour ça d'ailleurs que lesdits cas soc' en font beaucoup - du moins dans l'imaginaire collectif). Et enlevez-moi mes aides de la CAF, je serai bien embêtée pour payer mes factures.

C'est probablement de là que vient ma soif de justice sociale. Sans doute que si j'avais suivi le chemin de mes parents, si j'avais le même niveau de vie qu'eux, je n'y serais pas aussi sensible. J'ai vu récemment un sondage disant que les gens au niveau de bonheur le plus élevé votaient Fillon ou Macron. D'abord surprise (ah bon, quand on est heureux, on n'est pas utopiste ?), j'ai rapidement compris : les gens déjà heureux, ce sont ceux qui ont le plus intérêt à ce que rien ne change en profondeur.

Je ne crois pas être malheureuse fondamentalement (tous les soirs au contraire, je remercie Dieu pour tout ce que j'ai, en particulier mes deux filles) (et d'ailleurs la parabole qui me traumatise le plus, c'est celle de Job : celui qui nage dans le bonheur, et à qui Dieu retire tout, afin d'éprouver sa foi), mais c'est vrai que je sens cette colère des classes ouvrières qui gronde en moi, la colère de cette classe qui au fond envie les autres et voudrait tout casser pour un peu plus d'égalité (il y a eu des précédents, malheureusement soldés par le retour d'une oligarchie, qui n'est certes plus celle du sang, mais du "mérite", dans tout ce que ce terme a d'ambigu - il faudrait un article entier dédié au culte du mérite dans nos sociétés et tout ce qu'il a de fallacieux... mais je ne sais pas si j'arriverais à rattacher ça à la thématique famille... quoique...) (tremblez, ce n'est peut-être pas le dernier article du genre).

On en vient à Choupie (promis promis). Je me sens révoltée, mais clairement, je ne sais pas quoi faire de cette révolte. J'ai presque 29 ans, et je commence à me faire vieille. Si si. Trop vieille en tout cas pour opérer un virage à 360°, m'inscrire à Sciences Po, intégrer l'ENA et devenir la première Présidente de la République Française (oui oui, j'ai bon espoir d'être la première, qu'une autre nettement moins portée sur le social ne le devienne pas avant moi). Mon avenir n'est certes pas tout tracé, mais je sais déjà que certaines choses me seront impossibles, que j'ai loupé le coche. C'est dommage, mais bon, on ne peut pas rejouer le match : à 18 ans, je n'étais pas assez mature pour me poser toutes ces questions-là, et personne ne m'avait laissé entendre qu'elles pourraient être intéressantes. Enorme lacune dans mon éducation, à mon sens.

Bref, à part en parler, saouler les gens, faire la relou qui est toujours là pour dire : "Attention, cette réflexion-là relève de l'a priori de classe : tu ne le fais pas exprès, mais c'est extrêmement discriminant !", ma marge de manoeuvre est minuscule. Mais comme je vous l'ai dit, j'ai une immense richesse : je suis mère (faute d'être maire). Ouh que c'est cliché de dire ça, mais que c'est vrai, pourtant ! Mes enfants sont un facteur limitant pour le présent (on ne va pas se mentir : ils phagocytent une bonne partie de mon argent et de mon temps), mais une chance infinie pour l'avenir. Je mourrai sans doute sans avoir accompli grand-chose, mais entre-temps j'aurai donné à la société des citoyens sensibilisés à ces problématiques, empathiques et altruistes, qui auront toutes les cartes en main pour changer les choses. Evidemment, je ne peux pas forcer Choupie à faire de la politique, mais j'ai bon espoir qu'elle se retrouve en capacité de faire un peu plus que son écrivaillonne de mère.

Et quand bien même elle ne ferait rien de plus, en mettant au monde deux enfants, j'aurai doubl l'impact de ma pensée (évidemment rien ne me dit qu'elles ne deviendront pas d'épouvantables capitalistes, mais je crois qu'alors, je pourrai bel et bien me dire que j'aurai tout raté...). Et si elles font elles-mêmes deux enfants chacune, il sera sextuplé. Et ainsi de suite. Alors oui, à ma façon, je crois qu'au final, je change un peu le monde.

(Je me rends compte que cet article ne dit pas le quart de ce qu'il pourrait dire sur les "cas sociaux", ces nouveaux boucs émissaires - et puis là on peut y aller, on peut s'acharner : le propre du cas social, c'est qu'il n'a pas les moyens intellectuels et culturels de se défendre. Un pauvre qui se rebiffe, ce n'est plus un cas social, c'est une personne en difficulté financière, rien à voir. Pourquoi il n'y a jamais un Kévin chômeur en jogging Adidas qui vient expliquer à grand renfort de wesh qu'il n'est pas un rebut de l'humanité et qu'il a le droit au respect, à votre avis ? Mais bref, pour le coup, on s'éloignerait carrément de notre thème...)

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Commentaires
M
J'ai bien l'impression qu'au lieu de regarder au dessus en se disant qu'on va essayer de donner à tout le monde les mêmes avantages (la santé, la retraite, les salaires, le logement, l'éducation, la culture...), bah on préfère regarder en bas, ceux qui sont bien bien dans la merde et dire "oh lala, c'est à cause de ces cloportes que la France va mal, vite, vite prenons des mesures pour les mettre encore plus dans la merde, comme ça les plus riches seront encore plus riches et les classe moyennes continueront de payer pour enrichir les riches en pensant qu'ils deviendront riches un jour..."<br /> <br /> Le truc, c'est qu'en fait, en vrai, la France ne va pas mal, y a une poignée de mecs très riches, qui tirent les ficelles pour faire croire à tout le monde que tout va mal et que c'est la faute aux immigrés et aux pauvres. Comme ça, personne ne les voit en train de piller l'Etat, qui, bizarrement, n'arrive plus à financer la sécu, les retraites, accueillir dignement les immigrés...<br /> <br /> Vaste débat n'est-ce pas, je suis bien d'accord avec toi sur la définition de politique, c'est pour ça que la campagne présidentielle est vraiment déplorable...
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C
Moi j'ai adoré cet article et j'en veux plus. <br /> <br /> Je suis aussi choquée qu'on tape sur les pauvres / les précaires (jugée responsable de leur état) plutôt que sur la pauvreté / précarité (jugée simple conséquence de l'époque / la crise). <br /> <br /> Je me pose aussi beaucoup de questions sur ce que je dois à l'état français. En effet, l'état français a payé pour mes études pendant 19 ans (vu les frais d'inscriptions à la fac, mes parents ont mis une goutte d'eau à côté de la collectivité), pendant 20 ans, l'état français a payé pour ma santé aussi (et comme a dit mon père dans son discours "comme elle a l'habitude de tester les hôpitaux de toutes les régions visitées) et moi, je n'ai absolument pas rendu un peu de tout ça puisque je me suis barrée ailleurs. <br /> <br /> Ailleurs, où on pourrait me traitée d'immigrée et dire que je vole le boulot d'un local mais le fait est que pour le moment aux pays-bas, je n'ai jamais reçu aucune aide de l'état et je n'ai cessé de bosser et de payer des impôts, ce qui me va très bien (mon comptable l'an dernier me proposait de voir si on pouvait un peu magouiller pour que j'en paye moins et j'ai dit "non, je suis ravie de payer ces impôts merci" - il ne s'en est pas remis et moi, j'ai changé de comptable bref). En plus, depuis peu, je donne même du travail à d'autres et je fais tourner un peu l'économie à ma petite échelle (celle de l'école de français). <br /> <br /> Mais du coup, je me pose des questions sur cette élection : mes valeurs, profondément de gauche (n'en déplaise à un de mes élèves qui m'a sorti "on ne peut pas être chef d'entreprise et de gauche") m'appelle à aller voter à gauche bien sûr pour les présidentielles. Mais, je vais donc participer à une décision qui a des impacts pour tous les français qui vivent en France mais pas pour moi. Pour schématiser, je vais faire payer aux autres mes valeurs... D'un autre côté, si je ne vais pas voter qu'on se retrouve avec Le Pen présidente, ça risque de m'impacter directement (Europe, double nationalité tout ça). Bref, je vais donc aller voter mais ma conscience n'est pas non plus complétement en paix. Du coup, j'essaie de me dire que j'ai profité du système scolaire français pour faire des études et être en bonne santé, du coup, maintenant, ben, je permets à des gens d'apprendre le français pour aller en vacances en France ou travailler avec la France et ainsi participer à l'économie française (on se rassure comme on peut lol).
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P
Moi j'aime beaucoup ton article et avoir ce genre de discussions avec toi comme tu le sais.<br /> <br /> Je viens pas du tout d'une classe aisée loin de là et pourtant mes parents se sont toujours saignés pour que nous ayons le meilleur et je les en remercie. <br /> <br /> Clairement je gagné bien mieux ma vie qu'eux et avec mon mari on fait partie de la classe moyenne. On a droit à rien niveau aides mais franchement, je préfère ça à y avoir droit et à compter le moindre sous chaque mois et ne pas savoir comment faire face à un imprévu. <br /> <br /> Et tu le sais, je crois fermement que la plupart du temps les gens ne sont jamais satisfaits de ce qu'ils ont car il regarde toujours ce que les autres ont en plus d'eux sans voir ce dont ils manquent en contrepartie. <br /> <br /> Alors bien sur il y a des abus mais je pense qu'ils sont très minoritaires par rapport aux autres réellement dans le besoin.
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A
Bon, je vais être précautionneuse, je commence mon commentaire dans le traitement de texte pour ne pas avoir la même mésaventure que toi (enfin, j’ai pas de Choupie pour faire la fausse manip’, je ne pourrais m’en prendre qu’à moi-même !)<br /> <br /> <br /> <br /> D’abord, go go go les articles engagés, le monde qu’on prépare pour nos enfants, c’est aussi ça, être parent ! Ensuite, pour t’embêter, vu que ton mari a probablement les mêmes idées que toi, avec vos 2 enfants, le bilan est neutre… faut faire le vrai cassos, 4, 5, 6 enfants qui se partagent 3 paires de chaussures et 1 paquet de chips au dîner pour répandre tes idées ! (bien entendu, je suis 1000 fois ironique, mais je précise parce que sans didascalies, internet est piégé…)<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, grâce à mon labo, j’ai pris l’habitude de distinguer LA politique et LE politique. La politique, c’est la scène où se joue les affrontements idéologiques, la politique politicienne voire politicarde, c’est la guéguerre ridicule, les coups bas, la manipulation d’opinion etc. LE politique (adjectif substantifié, wahou !), c’est le questionnement sur la vie de la Cité, ce sont les grands enjeux de notre vie en commun, etc. Certaines questions politiques relèvent de la politique, d’autre du politique, et si cette distinction te convainc, je t’encourage à l’assumer parce qu’elle aide à se positionner. Je cite allègrement un philosophe que je viens de découvrir en premier résultat Google sur le sujet : « « Le » politique, c’est l’affirmation de l’existence d’un « nous » (« nous le peuple »), au-delà des communautés familiale, régionale, religieuse, au-delà des identités de genre ou d’origine, et en deçà de la communauté humaine en général. Le politique dit — et doit dire : malgré tout ce qui nous sépare et nous divise, nous sommes un. La politique dit — et doit dire : malgré tout ce qui nous unit, voici ce qui nous sépare et doit nous diviser. » (Francis Wolff, tiré de http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/02/11/la-politique-divise-le-politique-rassemble_4574280_3232.html) <br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, tu te doutes probablement combien je suis d’accord avec toi. J’ai fait une plâtrée dans un mail à Franfran sur le pourquoi j’étais pour le RUE à coup d’exemples proches de bac+5 à 10, avec des formations professionnalisantes, qui bouffent de la vache enragée ou crèvent intérieurement à leur boulot… Personnellement, j’ai eu l’audace de réclamer mon chômage de vacataire de la recherche publique (= bonjour la précarité des diplômés même dans leur branche !!), j’ai attendu mon indemnité pendant 323 jours… Oui, ça fait presque un an, oui oui. J’ai jamais demandé de sous pour compenser ma dépression, mais ce système a quand même réussi à me donner l’impression d’être un parasite… alors certes, on n’est pas des cas sociaux, mais je n’ai pas besoin d’être noire ou homo ou paraplégique pour souhaiter que tout le monde ait les mêmes chances, le même respect, le même bonheur…<br /> <br /> <br /> <br /> Et à propos de chances, une collègue m’a parlé d’un article du Monde qui résumait une étude expliquant comment la pauvreté avait un impact sur les performances cognitives, mesurées par le QI, à cause du stress, de l’alimentation et du manque de stimulation verbale – et qu’une compensation sur un ou plusieurs facteurs se traduisait par un gain de performance. Cette étude n’est pas le point final des recherches sur le sujet, je ne l’ai pas lue donc je ne serai pas définitive, mais il me semble que ça peut participer à expliquer pourquoi ta Choupie ne dira pas qu’elle a lutté envers et contre tout, parce que vous lui parlez, parce que même si elle ne mange pas bio elle a ses légumes de végétarienne tous les jours etc… Et surtout, ça commence à expliquer comment la société réussit à construire sa figure du cas social, pauvre et con, parce qu’en partie, malheureusement, il semblerait qu'être pauvre rende effectivement un peu moins intelligent…<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, j’ai entendu parler d’un truc intéressant : l’erreur fondamentale d’attribution. J’avais même créé un brouillon sur le sujet « Assistanat, y en a marre », non pas DES assistés, mais du terme « assisté ». Je suis très d’accord avec ta réponse sur « qui choisirait de vivre au RSA ? » Ma mère docteur en médecine vit au RSA mais elle est ascète (et trop vieille pour trouver un boulot qui ne la rende pas malade, parce que lorsqu’elle était médecin ça la rendait dépressive), après je connais des gens qui bossent une partie du temps et qui relâchent l’autre partie, mais si certains sont des profiteurs, la plupart veulent juste vivre libres, et ils ont une vie frugale (=vivre en camion, cultiver leurs légumes…) car ils préfèrent leur liberté à une situation plus aisée mais rangée. Aussi, j’aimerais qu’on me dise la proportion de fraudeurs au chômage/RSA, et qu’on la compare à la fraude fiscale ou aux entourloupes de recel d’abus de biens sociaux des politiques, et après j’en rediscuterai avec François s’il est toujours là… Bref, pour en revenir à l’erreur fondamentale d’attribution, je recommande à qui veut la vidéo d’Horizon Gull qu’on trouve ici : https://www.youtube.com/watch?v=mrXtwcGkroI ça explique comment on reproche au gens des choses qui ne sont pas de leur faute (voir en particulier à partir de 21’30, ça parle de chômage, et aussi de mérite). <br /> <br /> <br /> <br /> Encore une chose : il n’y a pas que le mandat électoral et le militantisme qui façonnent le fonctionnement de notre pays. Il y a bien sur le vote, l’éducation qu’on donne à nos enfants, mais aussi toutes les interactions qu’on a avec le monde. Personnellement, je suis fière d’enseigner la socio à de futurs architectes, d’avoir pondu un rapport qui améliorera la transparence des décisions concernant le cadre de vie et l’argent public, mais qu’on travaille dans le droit, la santé, l’enseignement, l’environnement, l’art… on peut faire plein de choses… Et même si on n’a pas un métieur qui donne ces opportunités, simplement en étant un habitant du monde, un humain, un être sensible, on fait bouger les lignes : parrainer un gosse pour lui faciliter l’accès à la culture, faire du bénévolat auprès de migrants dont les enfants seront les Français de demain, prendre part à la concertation sur le vivre ensemble dans sa collectivité, créer une association de lecture, écrire (et être lue par des centaines de personnes par exemple ;) )…<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, voilà, j’ai commencé mon billet chez toi, désolée pour le pavé, mais je suis comme toi, intarissable sur le sujet parce que c’est viscéral, cette vision DU politique qui nous unit. (et désolée pour les fautes, je n'ai même pas eu le courage de relire tout mon pavé)
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D
Par où commencer ? J'ai adoré cet article et regrette toujours, alors je te le redis, que tu ne sortes pas plus souvent de ta ligne éditoriale. Tu n'es pas seulement une mère (même si tu es une super maman et une énorme source d'inspiration pour moi dans ce domaine) et moi j'aime bien parler d'autre chose que de nos bambins avec toi, c'est pour ça que j'adore tes archives. J'aimerais plus souvent échanger sur la politique, l'écologie, le végétarisme, la place des études dans nos vies, l'éthique médicale, la religion avec toi... Bref les idées de sujets ne me manquent pas :) . <br /> <br /> Comme tu le sais déjà, si je devais voter pour quelqu'un aujourd'hui, ce serait sûrement pour Macron, même si ce ne serait pas avec grand enthousiasme (mes deux chouchous ont été virés dès les primaires, je n'ai pas eu trop de chance sur ce coup là). J'ai trouvé ta réflexion hyper intéressante sur le fait qu'il serait le candidat "des gens heureux". C'est peut-être en effet pour ça, que je me suis toujours située au centre de l'échiquier politique, parce que c'est vrai, je n'ai jamais de ma vie ressenti de frustration sociale. Ca me fait vraiment réfléchir en tout cas.<br /> <br /> Là où je me sens vraiment différente de toi, c'est sur la fin de ton article, tes "attentes" ou je ne sais pas comment appeler ça vis à vis de ta descendance. Comme pour les perles, j'ai tendance à penser que si j'ai envie de changer le monde, je dois le faire moi-même. Quant à l'éducation que je lui donne, égoïstement (encore, décidément), je ne le fais pas pour un "monde meilleur", j'avais déjà été frappée par cette ambition dans un article d'Anne sur DMT je me souviens. Je manque peut-être totalement d'ambition et d'altruisme ? Je le fais parce que c'est ce qui me semble juste, parce que ça correspond à mes valeurs et que j'ai l'impression que je mets ainsi toutes les chances de son côté pour être heureux plus tard. Je crois que c'est juste ça... Et puis quand j'y pense, et quand j'observe ce que sont devenues certaines personnes qui m'entourent, je sais que la vie peut tellement nous surprendre... Même si un jour il devenait d'extrême droite, extermineur d'animaux, que sais-je, je l'aimerai toujours. Mon côté pessimiste préfère savoir dans un coin de ma tête que ça peut toujours arriver, malheureusement.
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