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Choupie-chat, Papa-chat, la vie et moi...

12 février 2019

Déménagement

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17 août 2017

Je suis venue te dire...

Cel fait trois ans que ce blog existe. Je l'ai ouvert quand Choupie avait 1 mois. A l'époque, j'écrivais mes articles avec elle au sein. Je ne sais pas comment je faisais : aujourd'hui, cela me semblerait impossible avec Kitty (d'ailleurs je ne le fais pas : j'allaite ou j'écris, mais je ne fais pas les deux). Comme cette période me paraît lointaine !

Ce blog a donc pas mal vécu et il est l'un des plus vieux de ceux que je suis actuellement... peut-être le plus vieux, parmi ceux encore actifs. Le dernier dinosaure (bon, je sais, il y a d'autres blogs beaucoup plus vieux que le mien sur la blogo, mais ce ne sont pas ceux avec qui je communique le plus). Et peut-être est-il temps que le vieux dinosaure prenne sa retraite (je dis peut-être, mais c'est une annonce tout ce qu'il y a de plus décidée).

Alors je sais, ça semblera sans doute bizarre et soudain alors que mes derniers articles ne datent pas d'il y a si longtemps. A vrai dire j'y pense depuis plusieurs semaines déjà. Et puis tout d'un coup c'est devenu évident. D'une soudaine évidence. C'est juste que je n'en ai d'ailleurs parlé à personne, pour ne pas risquer qu'on tente de me dissuader avec plus ou moins d'honnêteté intellectuelle.

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A l'origine de cette décision, de multiples événements et réflexions.

Il y a déjà le fait que je n'ai pas été coup de coeur Hellocoton depuis bientôt neuf mois (je n'ai même jamais été coup de coeur Hellocoton : à l'époque ça s'appelait encore sélection ou Une) (je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans...). Ca semblera dérisoire et ridicule à ceux qui ne connaissent pas (et même sans doute à ceux qui connaissent), ils se diront peut-être que quand on a le succès public, on n'a pas besoin du succès critique (toi aussi crois-toi au Festival de Cannes avec ton blog), mais j'avoue qu'avoir la reconnaissance de mes pairs était quelque chose de très motivant et valorisant. 

Je me suis beaucoup demandé ce qui avait entraîné ce désamour soudain. J'ai accusé le style de mes articles, de plus en plus métatextuels. On m'a parlé de mes photos, pas toujours très jolies, ou de mon design, pas vraiment pro, dans une nouvelle formule qui se voulait plus sélective. J'en suis venue à penser qu'on m'avait prise en grippe, pour quelque chose que j'avais dit peut-être : mon scepticisme face à la nouvelle formule ? Mes opinions politiques ? Mais en vérité il n'y a sans doute pas d'explication, je suis juste sortie des petits papiers après une période où le blog était un peu moins actif. Précarité de la gloire.

Cela m'a en tout cas forcée à regarder la vérité en face : depuis que ce blog existe, il stagne (voire il régresse). Des lecteurs il en a, oui, quoique peu de nouveaux (surtout depuis boycottage hellocotonesque). Des followers sur les réseaux ? Beaucoup moins que les copines. Et même des articles ? De moins en moins. J'ai plus d'offres de partenariats, oui, mais enfin, je ne blogue pas pour ça.

Bien sûr c'est de ma faute, parce que je ne m'en occupe pas assez. Mais est-ce que justement le fait que je m'en occupe peu n'est pas révélateur d'une certaine lassitude ? J'ai été beaucoup touchée par les mots de Julia dans son post Instagram où elle annonçait la fermeture de Rose comme trois pommes : "Je n'ai plus le désir de bloguer, et sans désir on ne va pas loin, n'est-ce pas ?" (ou quelque chose du genre : désolée Julia, si tu me lis, tu as fermé ton compte et je n'avais pas fait de copié-collé sur le coup parce que je ne suis pas une psychopathe). J'ai trouvé ces mots très durs pour nous lecteurs, et en même temps très honnêtes et très justes.

Ai-je toujours le désir de bloguer ? Est-ce que parfois (souvent) je ne le fais pas par obligation, profitant de tout répit que me laissent mes filles et mon mari pour me précipiter sur mon blog (ou ceux des autres) ? Est-ce toujours un loisir, ou une sorte de second travail pour lequel je n'ai ni vacances ni rémunération ? J'aime écrire, j'adore écrire, même, mais cela devient par moment une corvée.

Rose comme trois pommes, c'est un des premiers blogs que j'ai suivis sur Hellocoton (alors je sais, j'ai l'air de faire une fixette sur Hellocoton, mais c'est vraiment le réseau qui m'a lancée en tant que blogueuse - je crois même que c'est Escarpins et Marmelade qui me décrivait comme "blogueuse Hellocoton" dans la typologie de ses amitiés virtuelles... c'est pas toi ? c'est qui ? -, et c'est pour ça que je vis si mal le fait d'être présentement exclue de la fête). Nous avons commencé presque en même temps, Rose a à peu près l'âge de Choupie... Ça m'a donc fait très bizarre de lire cet adieu, et ça m'a fait m'interroger sur l'avenir de mon propre blog.

Parfois (et c'est toujours terriblement flatteur !), des gens me disent : "Tu étais un modèle pour moi, c'est grâce à toi que j'ai commencé à bloguer". Ils ne le disent pas au passé (enfin, je ne crois pas), mais moi je l'entends au passé. J'ai l'impression que ce temps où j'étais une blogueuse impliquée, assidue et intéressante est révolu... Place aux jeunes ? Je vous avoue que je me sens de moins en moins de légitimité à bloguer quand je vois de nouvelles blogueuses proposer du contenu original, drôle et régulier (comme l'excellente Picou Bulle), ou même des blogueuses avec un peu plus d'ancienneté mais qui tiennent super bien la distance et se renouvellent sans cesse (comme la copine Die Franzoesin). Moi je me sens has been.

Et puis surtout, je n'ai pas/plus de temps. J'ai repris mon travail la semaine dernière, et c'est un travail que j'adore, pour lequel je m'implique beaucoup mais qui est, de ce fait, extrêmement prenant. Jusqu'en septembre, la nounou étant en vacances, j'ai les deux filles avec moi (je rappelle que je travaille chez moi) toute la journée. Je ne sais pas encore bien comment jongler entre travail et enfants, mais je suis en tout cas sûre qu'au milieu de tout ça, il n'y a pas de place pour le blog. Choupie ne fait plus de sieste depuis plus d'un an, Kitty ne se couche pas encore à heure fixe le soir et la fatigue des premiers mois est encore présente. Ainsi je ne peux bloguer ni en journée, ni en soirée, ni pendant la nuit.

A la rentrée, je ne serai pas forcément sortie des ronces, puisque Choupie n'ira à l'école que le matin (l'après-midi étant principalement consacré à la sieste qu'elle ne fait pas) et que pour des raisons principalement économiques, nous avons fait le choix de ne plus la faire garder. Je compte sur son autonomie nouvelle de petite fille pour réussir à travailler quand même, mais évidemment je ne vois pas trop où caser le blog dans ce contexte. Pour moi, la priorité doit toujours aller à mes enfants et je ne veux pas prendre le risque de les négliger pour poursuivre une aventure bloguesque qui, comme je l'ai dit plus haut, commence de toute façon à tourner en rond.

Bien sûr, puisque ces raisons temporelles sont prépondérantes, je serai sans doute aussi contrainte de réduire me commentaires sur les autres blogs. J'ai déjà un peu commencé, vous avez dû vous en apercevoir. Je vous lis (et vous lirai !) encore mais commenter chez toutes les copines me demande vraiment énormément de temps, du coup je fais des impasses, pour ne commenter (quand j'y arrive !) que les articles qui me font vraiment beaucoup réagir... Pour autant je ne quitte pas la blogo. J'ai toujours dit que malgré son homogénéité socio-professionnelle qui vire un peu parfois au snobisme, ses mêmes thèmes cent fois remâchés et ses débats sans fin souvent fatigants, c'était un formidable vecteur d'ouverture d'esprit et je le pense encore.

D'ailleurs, je ne quitte pas la scène sans réticence ni regret. Déjà, parce que j'ai toujours eu besoin d'écrire. Dès que j'ai su écrire, j'ai écrit. A 6 ans j'écrivais déjà des poèmes. A 9 de courtes histoires. A 12 une saga. A 15 des nouvelles et des (débuts de) romans. A 18 mon premier blog. Je n'ai jamais vraiment cessé d'écrire, et je ne sais pas si je réussirai à arrêter. Je crains aussi de perdre ce "style" forgé au fil des années, cette aisance au clavier qui n'a rien d'inné. Et puis je suis blogueuse depuis tellement longtemps (dix ans, donc) que cela fait partie de mon identité. C'est ma principale passion, un pan très important de ma vie. Je ne sais pas bien qui je deviendrai si j'arrête de bloguer, et je dois reconnaître que cela me fait un peu peur...

Tout ce que je sais, c'est que je ne m'ennuierai pas ! J'aurai mon travail et mes enfants, qui devraient (comme je le disais) occuper à peu près 99% de mon temps. Et puis si par miracle je me retrouve un jour les mains libres, sans choses plus urgentes à faire, sans mari contre lequel me lover pour juste profiter de sa présence (rare), je pourrai lire, par exemple. Cela fait des années que je ne lis plus du tout (allez, un roman et deux BD par an ?) et j'en ai franchement honte eu égard à mes études littéraires et à mon diplôme "métiers du livre". On me mettrait aujourd'hui dans une librairie, je serais paumée ! Embêtant pour quelqu'un qui aspire toujours à devenir libraire (à mon compte) un jour !

Et cela est aussi préjuciable pour ce fameux "style" que je me targue de posséder. Au début de ma carrière d'écriveuse, il se nourrissait de façon flagrante de mes nombreuses lectures. Je continue à lire beaucoup sur Internet, mais ce sont du coup des écrits non professionnels, qui ne m'apportent pas autant en termes de vocabulaire, de syntaxe et de diversité (mon mari me dit que je suis devenue kikoolol à force de ne lire que des blogs... c'est un peu exagéré, mais pas si faux).

Et puis sait-on jamais, je pourrai peut-être utiliser ce style renouvelé pour écrire à nouveau de la fiction (mon rêve secret... et celui de mon mari, qui m'a connue novelliste et a vu d'un mauvais oeil ma reconversion dans le blog) ou pourquoi pas me lancer dans des pamphlets politiques comme j'en avais le désir... (J'ai cependant conscience que tant que les filles seront petites, ce sera compliqué...)

Moins ambitieusement, je pourrai aussi (enfin !) suivre ces émissions de télé débiles que j'adore et qui ces derniers temps ne me servaient plus que de fond sonore pendant que j'écrivais sur mon blog ou sur ceux des autres. Je suis incapable de vous dire qui a gagné Top Chef ou The Voice ces deux dernières années, je n'ai rien suivi ! Ou alors je pourrai juste glander sans culpabilité...

Julia disait dans son message d'adieux qu'elle ne voulait pas écrire un couplet sur tout ce que le blog lui avait apporté, les relations avec les lectrices formidables, les amitiés virtuelles et à quel point ça l'avait enrichie, et j'avais trouvé ça aussi un peu dur pour nous, ses lecteurs. Mais à présent que je suis à sa place, je comprends aussi qu'elle voulait éviter de tomber dans le cliché et le sentimentalisme et je reconnais que je n'ai pas très envie de me lancer là-dedans non plus. Bien sûr que vous m'avez apporté énormément, bien sûr que je vous serai toujours redevable de m'avoir confortée dans mes convictions, consolée quand ça n'allait pas fort, fait progresser dans mes réflexions... mais je ne suis pas sûre qu'une poignée de mots serait suffisante pour évoquer tout cela de façon juste et exhaustive.

Pour ceux qui voudraient suivre nos aventures, puisque maintenant vous êtes un peu des amis de la famille, je garderai de toute façon Instagram, que je ne me vois pas du tout arrêter pour le moment. Je passerai peut-être mon compte en privé bientôt, par contre. J'ai l'impression que la grande époque de l'Instagram libre et assumé est révolue, que maintenant il n'y a que les inconcients qui ont un compte public. Tout se perd ma bonne dame et il n'y a plus de saison. Et puis qui sait, peut-être que quand les enfants seront plus grands, et que j'aurai plus de temps et plus d'idées, j'ouvrirai un nouveau blog. Ou je retournerai sur celui-ci, que je compte laisser en ligne et en libre accès. On verra.

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En attendant je vous souhaite bon vent à tous et vous dis à bientôt (peut-être) (j'espère) dans d'autres lieux. Je vous embrasse fort. 

8 août 2017

Ce que j'ai aimé dans mon éducation

A vrai dire, je pensais publier le prochain billet, qui vous le verrez est assez spécial, directement. Et puis je me suis dit que ce serait peut-être mieux de publier celui-ci avant, pour son caractère particulier. En effet, sur ce blog, j'ai souvent évoqué ce que je n'avais pas aimé dans mon éducation (celle que j'ai reçue). Ce n'est guère étonnant : j'y parle beaucoup d'éducation et j'ai construit la mienne (celle que je donne) en opposition à celle de mes parents (celle qu'ils m'ont donnée). J'opposais leur intransigeance à ma magnanimité, leur regard critique à ma bienveillance, leur sévérité à ma douceur (magnanimité, bienveillance et douceur souhaitées en tout cas, pas forcément toujours appliquées).

Mais je dois avouer qu'à mesure que le temps passe, je vois différemment cette éducation que j'ai reçue. Déjà parce que je me rends compte que je n'échappe pas à certains travers que je critiquais, comme les cris de temps en temps, le rejet de mes enfants à certains moments (je veux du temps pour moooi !) ou le refus de négociation dans certaines circonstances. Et puis parce que j'en vois aussi des aspects que je ne voyais pas avant : peut-être qu'ils me semblaient alors naturels et que je me suis rendu compte que ce n'était pas le cas ? Enfin j'ai réalisé que pour certaines choses, je les ai sans doute mal jugés, qu'il y avait une réelle philosophie d'éducation là où je voyais du conformisme à un modèle dépassé, et une implication discrète mais certaine là où je voyais un jmenfoutisme global (genre "ce qui compte c'est notre travail, les enfants s'élèveront bien tout seuls").

Et parce que j'ai beaucoup critiqué mais que, bien souvent, je me rends compte que je partage tout à fait les préceptes qui ont visiblement guidé notre éducation, je me disais que ce serait pas mal d'écrire cet article-là, à cette place-là.

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Je pense que le plus évident, c'est cette liberté dont on bénéficiait enfants. Je n'ai jamais eu l'impression de jouer avec mes parents sur le dos, ou me surveillant étroitement. Lorsque j'avais besoin de m'isoler, j'allais dans ma chambre comme la plupart des enfants/adolescents, mais je pouvais aussi aller grimper sur un arbre du jardin pour y méditer sans rien dire à personne et sans que mes parents ne s'en préoccupent spécialement. Je suis incapable de dire où mes parents étaient et ce qu'ils faisaient dans mes souvenirs de jeux à la maison. Le contre-coup négatif de cela, c'est que j'ai eu l'impression que nos parents (à part en de rares occasions) ne jouaient jamais avec nous, ne nous "faisaient" rien faire. Clairement ce n'étaient pas des experts en travaux manuels et jeux collectifs, et on ne peut pas dire que nous étions très stimulées à la maison au niveau psychomoteur. 

C'est cependant un mode d'interaction adultes/enfants que j'ai intériorisé très profondément puisque même quand j'étais au pair, j'ai toujours dit que j'étais garde d'enfant et non animatrice de camp de vacances, et que par conséquent il ne fallait pas attendre de moi une succession trépidante d'activités physiques et artistiques, étant adepte du droit à l'ennui. Avec mes propres enfants, je suis un peu moins catégorique. Quand je le peux (en ce moment avec Kitty bébé, pas souvent...) je propose à Choupie des activités, des jeux ou des promenades. Je reste persuadée que c'est aussi (et surtout) bon pour elle de se trouver ses propres activités, d'avoir ses propres jeux, mais j'avoue que j'ai parfois envie de prendre un peu ses apprentissages en main... ou que j'en ai tout simplement marre de l'entendre réclamer la télé ou du chocolat (ce qui est chez elle une manifestation d'ennui).

J'ai aussi apprécié qu'on n'ait pas croulé sous les activités extra-scolaires et qu'on nous ait toujours laissé choisir celles que nous désirions. Ainsi, j'ai eu un parcours extra-scolaire hétéroclite, mêlant danse une année, poney une autre, théâtre quelques années, piano deux ou trois ans... Alors c'est vrai, du coup, je n'ai jamais rien approfondi. Peut-être que si mes parents avaient insisté, je serais aujourd'hui jockey, comédienne ou pianiste... ou au moins serais-je capable de monter un cheval au galop sans trembler, de m'exprimer en public avec aisance et naturel, ou de jouer un air (autre qu'Au clair de la lune) au piano. Voire les trois à la fois. Mais le but de nos parents a toujours été avant tout de nous divertir (et peut-être de se débarrasser de nous un après-midi par semaine ?), ils n'ont jamais essayé de faire de nous des artistes ou des athlètes. Et je les en remercie. Moi les petits qui, après l'école, ont encore un agenda de ministre à honorer, ça me fait de la peine. Et clairement ce n'est pas non plus ce que je souhaite pour mes enfants. Qu'elles puissent voir et faire des choses différentes, oui, que cela les prive de leurs jeux libres dans le calme (ou pas) de la maison et leur mette une pression supplémentaire en dehors de l'école, non. Evidemment si elles se prenaient de passion pour une activité en particulier au point de vouloir en faire à haut niveau, ce serait différent, mais je ne pense pas que ce cas concerne la plupart des enfants.

Je dis aussi souvent, et cela va avec le reste, que mes parents étaient des sortes de hippies. Ils avaient une certaine excentricité, c'est certain, mon père avec sa passion pour les filles à poil bandes-dessinées et ma mère avec ses 25000 chats. Mais surtout ils n'avaient pas cette rigueur qui semble indispensable dans certaines visions de l'éducation (j'en ai fait l'expérience lors de la visite l'école de Choupie : "Noé, ne touche pas à ça, Maxou, reviens par là...").

La télé n'était, par exemple, pas limitée. Nous la regardions aussi longtemps que nous le souhaitions en rentrant de l'école (génération Minikeums !) et nous regardions également des films en boucle jusqu'à les connaître par coeur (notamment les Disney). Je trouve d'ailleurs assez paradoxal qu'une génération qui est tellement attachée à la culture télévisuelle et cinématographique de son enfance (ne sommes-nous pas heureux d'entonner en choeur "Mélissa non ne pleure pas" ou "L'air du vent" ?) limite à ce point l'exposition de ses propres enfants à ces mêmes vecteurs culturels... Et pour le coucher, pour ne citer que ces deux exemple, pareil. Nous nous couchions assez tard (21h : je n'ai pas le souvenir de m'être jamais couchée plus tôt) et si en semaine nos parents se tenaient plutôt à cet horaire, les exceptions étaient nombreuses, et envisagées sans drame. Je n'ai pas l'impression d'être moins intelligente parce que j'ai été couchée plus tard que la moyenne ou parce que je regardais pas mal la télé. Mais c'est vrai qu'il est dur d'évaluer son propre degré d'intelligence : forcément l'intelligence supérieure à la nôtre nous dépasse et il est compliqué de la concevoir (je ne sais pas si beaucoup de gens se disent : "Je suis bête et limité", je suppose que les gens pensent plutôt avoir leur propre forme d'intelligence, fût-elle incomprise du reste du monde - et c'est parfois le cas). Ce que je peux dire objectivement, c'est que cela ne m'a pas empêchée de relever la plupart des challenges que le système scolaire puis professionnel me présentait. 

En tant que mère, je suis souvent moins cool que je le désirerais. Il m'arrive en effet très régulièrement de décoller Choupie de la télé, de lui dire "non" quand elle me la réclame et même d'en débrancher la prise pour qu'elle ne puisse pas la rallumer. Pourtant je sais qu'au bout d'un moment elle s'en lasse d'elle-même, mais il est dur d'aller contre cette conscience parentale qui me hurle dans les oreilles que la télé est néfaste. On lui laisse regarder tout de même, je pense, beaucoup plus que les autres enfants "de bonne famille" (tout cumulé, ça se compte plus en heures qu'en minutes). Je suis aussi assez nerveuse quand, chez mes parents ou mes beaux-parents, le repas est servi tard et qu'à 21h (c'est aussi mon horaire de référence en ce moment, même si j'aimerais progressivement le ramener à 20h30 pour l'école), Choupie n'est pas au lit et Kitty pas en train de téter tranquillement sur le canapé. Pour autant, je ravale la plupart du temps mon stress, j'évite d'en faire une affaire d'Etat et de révolutionner la maisonnée pour que le repas soit prêt à 19h tapantes, et je crois qu'en cela, je suis plutôt la digne héritière de mes géniteurs... 

Mes parents n'étaient pas non plus des ayatollahs de la nourriture saine. Tous les soirs ou presque c'était menu unique pâtes/jambon. Et si j'ai bien le souvenir de négociations et menaces sans fin pour nous faire manger notre viande (ironie du sort), je n'ai pas le souvenir qu'il en ait été de même pour les légumes. Nos parents ne nous faisaient pas d'épinards ou de brocolis, et ne nous obligeaient pas à manger du poisson que nous détestions (aujourd'hui encore, par contre, je me demande si c'est pour cela que j'ai une aussi mauvaise mémoire). Nous mangions très peu de bonbons, car mes parents n'en achetaient pas, par contre les placards étaient toujours remplis de gâteaux industriels, que nous mangions (à l'adolescence surtout) par paquets entiers. Sur ce point, je dois reconnaître que je suis encore moins ferme que mes parents, puisque nous n'obligeons pas Choupie à manger, et qu'il y a bel et bien des bonbons dans le placard (et des gâteaux industriels, quoi que je limite). Mais j'en ai retenu en tout cas qu'il n'y avait pas d'obligation à faire manger aux enfants des aliments qu'ils n'aimaient pas, et de faire des légumes frais à tous les repas...

Le brossage des dents était aussi pour le moins aléatoire. J'ai une mauvaise mémoire (sûrement la faute au manque de poisson, donc), mais je n'ai pas le souvenir que mes parents aient jamais insisté pour que nous nous lavions les dents. Et ils étaient médecins ! Ça peut sembler invraisemblable et risqué, mais nous n'avons eu aucune carie pendant notre enfance. Par contre depuis que je me lave consciencieusement les dents deux fois par jour, je les enchaîne (et mes soeurs qui, me semble-t-il, sont moins assidues n'en ont toujours aucune)... De là à dire que c'est un complot du lobby des dentistes, il n'y a qu'un pas... que je ne franchirai pas, mais avouez que... Bref, je ne poursuis pas non plus ma fille aînée (la plus jeune n'ayant qu'une dent, c'est plus simple) dans toute la maison avec une brosse à dents. Elle le fait une à deux fois par jour, plus ou moins consciencieusement, et pour l'instant je m'en satisfais...

De façon générale, nous avons été élevées sans être excessivement couvées. Nous jouions avec des animaux (des chats griffus et des chiens plus gros que nous), mangions des fruits non lavés, de la la terre, des escargots crus (vivants pour être précise), des crottes de chat (si si, ma plus jeune soeur en tout cas ! et vous voulez savoir la meilleure ? aucune de nous n'est immunisée contre la toxoplasmose...), nous grimpions aux arbres aussi haut que nous le pouvions, escaladions des falaises à mains nues, faisions du vélo sans casque, rentrions de l'école sans chaperon, nous n'avions pas de parc et la plupart des escaliers, pas de barrière. Mes parents sont, je crois, de nature confiante, envers les autres, leur environnement, leurs enfants... Et je dois dire que je le suis plutôt aussi : pour moi c'est une qualité.

Alors voilà, en racontant tout cela, vous allez peut-être croire que chez moi, c'était la fête à la maison... Pas du tout ! Comme j'ai pu vous le dire par ailleurs, il y avait aussi des engueulades et des punitions, des cris et des tapes... Cependant, j'ai réalisé dernièrement que contrairement à ce que j'avais peut-être pu penser, notre éducation n'avait pas été uniquement faite de libéralisme teinté d'indifférence et ponctué de crises d'autorité illégitimes. Nos parents avaient aussi une démarche éducative consciente en notre faveur.

Déjà, parfois maladroitement il est vrai, nos parents ont toujours souhaité notre réussite scolaire. Dès la primaire, nous nous faisions traiter de cancres quand nous ramenions des B au lieu de A (oui notre école avait un système de notation à l'américaine). Ambiance. Evidemment je ne cautionne pas la forme, mais cela témoigne d'un réel intérêt pour notre futur. Nos parents s'intéressaient également à nos devoirs (même s'il s'agissait plus de vérifier que d'aider) et nous faisaient faire des cahiers de vacances tous les étés. Personnellement, je suis plutôt contre les devoirs (interdits depuis 1956...) et les cahiers de vacances, et plutôt pour que l'école reste à l'école, et si je pense évidemment aider mes enfants avec leurs devoirs (tout en pestant très certainement contre les professeurs qui les prescrivent), j'éviterai je pense de stigmatiser chaque note moyenne et de les faire travailler pendant leurs congés bien mérités (mais bon, je verrai bien comment je réagirai sur le coup, je sais qu'on peut vite devenir obsessionnel quand il s'agit de l'avenir de nos enfants...).

Nous avons aussi toujours eu beaucoup de livres à disposition. Je n'ai pas le souvenir que nos parents nous les lisaient le soir (s'ils l'ont fait, ils ont en tout cas arrêté assez tôt) mais je me souviens de livres que moi j'ai lus mille fois : les petits livres Découvertes Gallimard avec leurs feuillets transparents, une bible pour enfants avec des illustrations que j'adorais, un livre avec des photos magnifiques de l'évolution du bébé dans le ventre (que j'ai essayé de racheter sur Internet lors de ma première grossesse et que je n'ai jamais retrouvé)... Puis plus tard les Alice détective de la Bibliothèque Verte et les Petites filles modèles... Et si nous ne sommes nous-mêmes pas toujours assidus à lui lire (elle a une histoire tous les soirs, mais souvent la même car c'est elle qui choisit et les enfants sont naturellement néophobes), Choupie a déjà une énorme bibliothèque (et Kitty des petits livres en tissu car il faut bien commencer quelque part !)...

Autre chose : nos parents ont pensé à assurer également notre confort financier en épargnant pour nous. Et plutôt trois fois qu'une puisqu'ils ont multiplié pour nous les livrets A et livrets jeune (qu'il a fallu fermer en catastrophe à l'âge adulte puisque c'est illégal d'avoir des livrets A dans plusieurs banques). Ca peut paraître évident, mais je ne crois pas que beaucoup de familles le fassent, épargner pour leurs enfants. Leur ouvrir un livret pour y verser les cadeaux en liquide de la famille, sûrement (quoique pas systématiquement), mais maintenir des versements réguliers sur ces livrets au fil des années, je ne crois pas. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvées à l'âge adulte avec un joli pactole (que nous avons malheureusement dépensé trop vite entre les études, le permis, les voitures etc. mais bon il faut bien que l'argent serve). Et encore, rumeur ou vérité, il paraît que nos parents, à leur divorce, nous en ont repris une bonne partie, par vengeance envers l'autre ou pour leurs projets... Pour notre part, nous mettons 50€ tous les mois sur le livret A de Choupie depuis ses 2 ans, et nous ferons normalement la même chose pour Kitty quand elle aura le même âge. Ce qui devrait leur faire une jolie somme pour leurs études (et je me suis évidemment jurée de ne jamais toucher à l'argent mis de côté pour nos filles). A côté de ça, nous n'épargnons pas pour notre propre compte (tout simplement parce que nous n'avons pas/plus assez de marge pour le faire)... mais ça me semble moins important.

De façon peut-être plus anecdotique, mais qui me frappe dans mon propre quotidien avec mes enfants, j'ai apprécié que mes parents ne soient pas vulgaires avec nous. Petites, nous ne disions pas de gros mots, et je ne crois pas que nos parents en disaient devant nous. Ça fait une différence avec Choupie, qui en dit beaucoup plus que je ne le voudrais. Oh rien, de très grave, des "ça pue" ou "c'est dégueulasse", au pire un "putain" qui ressemble plus à "Pétain" (tout aussi vulgaire !) de temps à autre... Mais pour moi qui ai été élevée sans grossièreté, je trouve que c'est déjà trop. Par contre ça ne semble pas choquer son père, donc je suppose que les règles étaient moins strictes à ce sujet chez lui. D'ailleurs il n'hésite pas à leur dire qu'elles sont "chiantes", quand je préfère (généralement) employer l'adjectif "pénible". Chez mes parents, ce qui revenait tout le temps, c'était "casse-pied". Certes ce n'est toujours pas très bienveillant, mais nous aurions pu leur casser bien d'autres choses bien moins sortables en bonne société.

Enfin, ce sont évidemment des marqueurs sociaux, pas forcément accessibles à tout le monde, mais j'ai trouvé mon enfance extrêmement riche en expériences. Outre les activités extra-scolaires, nous avons appris à nager avec un maître-nageur en piscine, et pouvions pratiquer à la mer en été, et nous prenions des leçons de ski chaque hiver (perso je n'ai jamais aimé ça et c'était une corvée... mais si je n'avais pas essayé, je ne l'aurais jamais su...). Nous avons également appris à faire du vélo dans la cour de notre maison (qui tournait en rond autour d'un îlot de végétation, ce qui me valait immanquablement un vélo au guidon tordu au bout de quelques mois), avec puis sans les petites roues... Que des choses que Papa-chat, a contrario, n'a pas apprises dans l'enfance. Evidemment, rien de tout cela ne m'est essentiel dans mon quotidien, mais c'est tout de même utile de pouvoir barboter dans un lac sans crainte ou d'envisager de me déplacer à vélo en l'absence de voiture. Et à part pour le ski (que je déteste toujours et qui est largement hors budget familial), j'espère pouvoir apprendre ces choses à mes filles également, même si on se passera certainement de maître-nageur personnel et de cour en rond...

Ce qui ressort je crois après ces trois ans et demi de maternité, c'est une certaine tendresse envers mon enfance, qui n'était pas là auparavant. Je n'ai pas aimé être un enfant, et j'en ai rendu mes parents largement responsables. Je me sentais sans cesse restreinte et injustement brimée. J'ai réalisé en devenant mère à mon tour que ce n'est pas facile d'être parent, et que les miens avaient sans doute fait de leur mieux. Peut-être même mieux que moi (qui me demande régulièrement si je suis bien sur la bonne voie, si je ne suis pas en train de créer de jolies petites névrosées profondément antisociales). Du moins, même si nous trimballons nos casseroles, mes soeurs et moi sommes plutôt intégrées socialement et heureuses dans nos vies. Je crois que de toute façon la grande leçon qu'on tire (si on a quelques neurones et un brin d'empathie) de cette expérience, c'est que sauf cas extrême (parents maltraitants ou volontairement absents), on ne peut pas juger la parentalité des autres. Y compris de nos propres parents. 

12 juillet 2017

Les enfants sont-ils naturellement violents ?

J'ai eu dernièrement une dicussion très intéressante avec ma petite soeur, que vous devez remercier puisqu'elle vous vaut un billet dans cette période de disette creux.

Ma petite soeur (de neuf ans ma cadette) me demandait donc si Choupie était sage. Vaste question. Je ne considère pas Choupie comme une enfant difficile. Elle a un fort caractère, c'est certain, mais elle est toujours gérable, ce qui est pour moi le critère numéro 1. Non je ne suis pas à deux doigts d'appeler Super Nanny. Loin de là. Le pire qui puisse se passer, c'est que je crie moi et que je la laisse crier elle. Jamais elle ne nous tape, ne nous insulte ou ne désobéit quand c'est important. Pour moi, c'est donc un enfant plutôt sympa.

Enfin, pour un enfant de 3 ans, quoi. Bien sûr qu'elle hurle, s'oppose et fait parfois sciemment le contraire de ce qu'on lui dit. C'est peut-être ça qui a fait dire à la coiffeuse de mon mari, qui est aussi notre voisine (si si, vous savez, ces fameux voisins devant lesquels je baisse les yeux en me souvenant de mes cris de poissonnière) : "Oh ben dites donc, elle a pas l'air facile, votre femme fille !" Bref, pour moi Choupie est facile, pour les autres je n'en suis pas certaine (mais les autres ont-ils élevé récemment un enfant de 3 ans ?).

C'est donc ce que je dis à ma soeur (en version abrégée, hein, je ne fais pas des tartines aussi longues sur Messenger que sur le blog). Et elle me répond (j'en viens au fait - car oui tout cela n'était qu'une longue introduction ne traitant pas vraiment de violence, puisque je ne trouve justement pas Choupie violente) : "Oh ben un jour de toute façon tu en auras marre, et tu la mettras une heure sur le palier après l'y avoir tirée par les cheveux, comme tu faisais avec moi quand je te faisais chier ! MDR" (sic)

Silence (enfin, non réponse). Ce n'est pas la première fois que ma petite soeur me rappelle ce genre d'anecdotes très très loin de la ligne de conduite bienveillante que je me suis fixée en tant que mère, et à chaque fois cela me met mal à l'aise. Cette personne, celle qui maltraitait sa petite soeur (même ses petites soeurs, mais la première était quand même plus à même de se défendre, n'ayant que deux ans de moins, et elle me le rendait bien), ce n'est pas quelqu'un en qui je me reconnais. Ou plutôt c'est quelqu'un en qui je me reconnais trop. C'est la personne brute et sadique en moi, c'est une part de moi que je déteste mais qui durant ma jeunesse pouvait se montrer très facilement dans l'initimité de mon foyer, brisant en un instant la façade douce et discrète que j'offrais au reste du monde.

Bref, une nouvelle fois ma soeur me met face de ce moi non assumé, et je me sens acculée au moment de répondre. D'autant plus que sur Messenger, il est relativement compliqué de répondre par un bredouillement incompréhensible (bmfrmftulavésurmenbienmérité) et de changer de sujet. Mais cette fois-ci, les dieux de la rhétorique sont avec moi, et je trouve finalement la parade, après quelques secondes de mutisme (pendant lesquelles, après tout, j'aurais pu faire n'importe quoi : on n'est pas obligé de répondre de suite, si ?) : "Non mais Choupie n'est pas ma soeur."

Et d'un coup, je sens que je touche un truc. J'ai sans doute raison de culpabiliser et de détester cette part sombre en moi, qui s'exprimait beaucoup trop facilement quand j'étais plus jeune. Mais nous n'étions que des enfants. Moi autant qu'elle. Enfin, moi un peu moins qu'elle puisque j'avais neuf ans de plus, mais bon, je n'étais pas adulte non plus. Et contrairement à ce que j'ai pensé plus ou moins inconsciemment toute ma vie, je n'avais aucun rôle éducatif à son égard. Certes ce n'est pas joli joli, ces souvenirs, mais ils ne réfèrent pas à une sorte de vie antérieure de mère violente. Je n'ai jamais été violente avec mes propres enfants. Je l'ai été avec ma soeur, comme un enfant peut l'être avec un autre. Et une partie de cette culpabilité que je traînais depuis des années s'envole quand je le réalise.

Et puis de mon point de vue de mère cette fois-ci, une autre chose me frappe (chacun son tour, MDR... ou pas) : que faisaient mes parents pendant que ces choses-là se passaient dans leur maison ? C'est vrai que je me faisais disputer pour ces initiatives éducatives un brin musclées (c'est peut-être pour ça que la fameuse émission de télé s'appelle "Pascal le grand frère" ? je crois que je tiens encore un truc). Mais pas à chaque fois (généralement quand il y avait une trace, genre un bleu, une aiguille à tricoter dans l'oeil ou une brûlure d'encens - non mais l'aiguille et l'encens, c'était pas moi, c'était mon autre soeur !), et surtout après coup.

"On était grandes et capables de se garder toutes seules." De toute évidence non. 

"Et de toute façon, c'est normal de torturer ses frères et soeurs plus jeunes (dixit ladite petite soeur torturée, décidément pas rancunière). Toutes mes copines l'ont fait ou ont été elles-mêmes torturées par leurs grands frères et soeurs."

Ça aussi c'est intéressant. Est-ce que comme je le crois, la violence éducative (ça peut tout à fait être ce qu'on appelle la VEO, la violence éducative ordinaire : les punitions humiliantes, les tapes, les remarques blessantes, les cris...) engendre la violence de enfants ? Il est clair que dans mon esprit d'enfant, si mes parents avaient le droit de me mettre des claques, j'avais le droit d'en mettre à ma soeur. S'ils ne m'en avaient jamais mis, est-ce que j'en aurais mis à ma soeur ? De même s'ils ne m'avaient jamais punie en m'enfermant, est-ce qu'il me serait venu à l'idée de le faire à ma soeur ? Ou du moins m'y serais-je sentie autorisée ? J'ai tendance à croire que non... mais le fait que toutes les amies de ma soeur aient fait ou subi des choses similaires m'interroge.

Bien sûr, ça ne prouve rien : les amies de ma soeur ont peut-être aussi été élevées dans cette même violence ordinaire, qui était encore plus ordinaire il y a vingt ans. D'ailleurs, au risque d'être cliché, moi et ma tête de première de la classe, on a beaucoup d'amies filles de profs (ou d'intellectuels gauchistes idéalistes de tout poil) et c'est vrai que je n'ai jamais entendu de pareilles choses chez elles. Alors que ma petite soeur et son caractère revêche rebelle a des amies venant de milieux beaucoup moins progressistes que les miennes... Donc le lien milieu violent (même si dans mon cas, mes parents n'étaient pas maltraitants : je reproduisais bien ce qu'ils faisaient, mais puissance 3)/enfant violent semble exister.

Pour autant, je suis une adulte on ne peut plus pacifique, et même pacifiste. L'idée de faire à mes filles ce que je faisais à mes soeurs me remplit littéralement d'horreur et jamais je ne suis ne serait-ce que tentée de lever la main sur elles. Peut-être est-ce grâce à (mes amies filles de profs vivant chez les Bisounours,) mes lectures, mes études, ma construction intellectuelle progressive (et progressiste). Peut-être que j'ai juste grandi. Mais si je suis devenue non violente juste en grandissant, est-ce que ça ne veut pas dire qu'il y a dans l'enfance un potentiel de violence ne demandant qu'à s'exprimer ? Est-il condamné à s'exprimer quoi qu'il arrive ? Et si on ne lui permet pas de s'exprimer, ne doit-on pas trouver un moyen de lui permettre de s'extérioriser par un autre biais ?

Ma soeur concluait la discussion par : "De toute façon, avec trois ans d'écart, ce sera un miracle si elles ne se tapent pas dessus." Moi j'ai toujours cru que c'était possible, d'avoir la maison des Bisounours. Avec des disputes, certes, mais sans scalpages et éborgnements routiniers. Mon côté idéaliste gauchiste sûrement. Mais c'est vrai que cette discussion m'a fait réfléchir à tout ce qui est pulsions, reproduction, rôle des parents (je dois avouer que comme mes parents - dont j'admire une partie de l'éducation et notamment celle-ci -, je suis plutôt branchée non interventionnisme), alors j'espère que dans quelques années, ce ne sera pas la guerre des tranchées dans mon salon...

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(Non cet article n'apporte aucune réponse, désolée... il fait moins analyse que psychanalyse... mais je veux bien avoir vos expériences - d'enfants, de frères et soeurs, de parents - pour faire progresser ma réflexion...)

20 juin 2017

Je ne suis pas (toujours) bienveillante

J'ai commencé ce blog il y a trois ans. A l'époque, c'était la grande mode de l'éducation bienveillante, le concept était dans toutes les bouches (ou sur tous les écrans d'ordinateur, car je persiste à penser que pour les parents non connectés, c'est toujours le Super Nanny style qui fait référence). La chose s'est un peu tassée ces dernières années, jusqu'à, il me semble, revenir en force récemment. Avec ses aficionados qui trouvent toujours que c'est un concept révolutionnaire, vite répandons la bonne parole, et ses détracteurs, qui n'hésitent plus à dire que les premiers commencent à les leur briser sévère avec leur bienveillance.

Si vous me suivez régulièrement, vous savez que j'appartiens au premier groupe. Je suis pro-éducation bienveillante. Complètement. Sans équivoque. Alors pourquoi ce titre ? Eh bien on m'a dit dernièrement que les parents qui prônaient l'éducation bienveillante étaient peut-être/parfois/souvent les pires une fois les portes fermées. Je me suis donc intéressée à ce qui se passait derrière ma porte. Et le constat est sans appel.

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Si vous demandez à mes voisins, je ne pense pas du tout qu'ils me décriront comme une maman douce et compréhensive. Ils vous diront sûrement plutôt que je crie comme un putois et que mes imprécations font trembler tout le quartier. Ce n'est pas tant que je crie souvent (je dirais une fois par semaine ?), mais je crie fort. Très fort. Bien qu'ayant toujours vécu en Bourgogne, j'ai une chevelure et un caractère méditerranéens.

Et évidemment je ne frappe ni n'insulte mes filles, mais je ne leur dis pas pour autant des gentillesses dans ces cas-là. C'est plutôt de l'ordre de "Oh, stop, tais-toi, attends, chut, arrête de hurler bordel !" (le comble). Et même tarif pour Kitty (bien que ce soit évidemment plus rare), qui n'a que 2 mois. Car évidemment les hurlements maternels s'accompagnent de hurlements filiaux, souvent en stéréo, donnant je pense une bonne impression de chaos total dans ma maison (et si ce n'était qu'une impression...) (mes voisins ne m'en disent rien, évidemment, mais j'imagine ce qu'ils en pensent, et souvent je baisse un peu la tête devant eux quand je sors dans la rue...).

Ça arrive rarement quand Papa-chat est là (j'ai besoin de lui, je n'aimerais pas qu'il demande le divorce), mais les soirées où je dois nourrir, doucher et coucher les deux en même temps (ou même seulement Choupie, quand elle était en plein terrible two) sont souvent fatales à ma zénitude et propices au craquage total sur fond d'apocalypse.

Et si dans quelques années, vous demandez à mes filles, je pense qu'elles aussi riront bien d'apprendre que je prônais ce modèle d'éducation. Elles me rappeleront sans doute sans une once de clémence comment je les mettais hurlantes dans leur chambre pendant plusieurs longues minutes quand j'étais à bout (là encore c'est plutôt rare, peut-être de l'ordre d'une fois tous les deux mois, mais on retient les expériences, pas leur fréquence) ou sur quel ton glacé je leur répondais plusieurs fois d'affilée : "Je m'en fiche, débrouille-toi, je ne veux rien savoir" après une énième bêtise et/ou une énième demande. 

Non, derrière ma porte, ce n'est pas joli joli. Et je suis toujours un peu surprise qu'après de tels débordements, Choupie me fasse toujours des câlins/bisous/"t'es trop gentille je t'aime Maman" et que Kitty soit toujours aussi motivée à dormir contre ma poitrine chaude et réconfortante plutôt que dans son lit (zut !). Il y a donc, j'en suis certaine, une sorte de droit à l'oubli qui existe pour ces comportements : ça ne se transforme pas directement en traumatisme sans passer par la case départ.

Peut-être aussi que Choupie s'en veut. Après tout, quand je la dispute, je lui fais croire que c'est de sa faute. Alors qu'elle n'a que 3 ans et que c'est tout à fait normal qu'elle ne soit pas raisonnable, qu'elle n'arrête pas de faire des conneries tester des trucs et de me casser les pieds demander de l'attention parce que j'ai Kitty dans les bras. C'est complètement stupide d'attendre d'un enfant de cet âge qu'il soit toujours calme et bien disposé, ou qu'il ne soit dissipé que quand on a la disponibilité intellectuelle pour s'en occuper. Bien sûr, il doit apprendre tout ça, la patience, le partage, à avoir un comportement adapté à la situation, mais il n'apprend pas mieux dans les cris. C'est pour ça que mes agissements me font souvent franchement honte.

Mais bon, je suis humaine. Je suis même humaine particulièrement fort, avec mon caractère de poissonnière marseillaise (désolée pour les poissonnières marseillaises qui pourraient me suivre). Ça fait partie de ma personnalité, de mes défauts, et mes enfants vont devoir vivre avec jusqu'à ce qu'ils soient en âge de quitter la maison.

Je suis pour la bienveillance envers les enfants. Complètement. Sans équivoque. Mais je suis aussi pour la bienveillance envers leurs parents. Pour moi ce n'est pas du tout antagoniste. Tout comme on peut être végétarienne et portée sur le social : s'intéresser au sort des animaux ET des humains (c'est mon cas aussi). Je suis bienveillante envers les parents débordés, dépassés, moralement et nerveusement à bout (comme moi, ha ha, ça m'arrange). Jamais vous ne m'entendrez dire : "Putain, ça faisait trois heures qu'il enchaînait bêtise sur bêtise en se marrant malgré tes interventions et tu lui as mis une fessée ? J'espère que tu te sens bien minable là maintenant !" (et pourtant je n'ai moi-même jamais mis de fessée à mes filles, mais j'en ai fait d'autres).

Par contre il est vrai que j'ai plus de mal à tolérer la malveillance froide, habituelle, voire institutionnalisée ("c'est pour leur bien"). Et je pense qu'on doit vraiment lutter contre. Notamment en répandant la bonne parole de l'éducation bienveillante, pour montrer que non, ce n'est pas normal de frapper, de déprécier, de stigmatiser, que ça ne fait pas du bien aux enfants (et il n'y a pas besoin de lire des études pour s'en rendre compte : c'est du bon sens), même si ça a été la norme pendant de nombreuses années (décennies... siècles...).

Et le plus paradoxal, c'est que quand je discute un peu plus en avant avec ces personnes à qui l'éducation bienveillante casse les noisettes (qui sont généralement des personnes éduquées, car les gens les moins éduqués n'ont probablement jamais entendu parler de ce courant, ou en tout cas pas de façon récurrente), je me rends compte qu'en fait nous sommes d'accord sur le fond. Elles non plus ne sont pas pour les cris, les violences, les insultes et les méchancetés envers les enfants. Elles aussi s'en veulent quand ils ont perdu leur sang-froid et préféreraient vivre dans une maison apaisée où chaque personnalité s'apanouirait à sa guise.

Bien sûr, nous avons quelques différences. Je ne punis pas mes enfants "à froid" : pour moi c'est toujours une pratique de la dernière chance afin de ne pas les assassiner. Je fais extrêmement attention à ne pas les culpabiliser durablement et je passe l'éponge très vite sur leurs bêtises après une simple remontrance. Mais est-ce que je peux être amie avec quelqu'un qui envoie ses enfants au coin quand ils se sont renversé leur assiette de petits pois sur la tête ? Oui. Est-ce que je peux même éviter de lui faire une tirade sur les méfaits de la punition quand je vois ça ? Oui. Je n'ai pas la science de l'éducation infuse et je ne considère pas ces parents comme des monstres. Surtout quand je me rappelle à quel point moi je peux parfois pourrir mes enfants pour une broutille.

Et je crois que c'est là que se situe l'incompréhension. Pas tellement dans l'esprit, pas tellement dans le quotidien (je ne crois quand même pas que leurs enfants passent leur journée au coin, sinon c'est un peu triste en effet). Mais dans cette culpabilisation supposée des uns par les autres. Comme si les parents se réclamant de l'éducation bienveillante (notez que je ne dis pas "bienveillants") interdisaient complètement les cris, à tout le monde, en tout temps et en tout lieu, et n'étaient pas capables de tolérer qu'on ne pense pas comme eux. Mais ce n'est pas parce qu'on expose ses méthodes (idéales) et dénonce certains comportements (rarement frontalement en plus) qu'on se pense au-dessus de la mêlée et qu'on est infaillibles.

C'est vrai que, parfois, on peut croiser des personnes extrêmes dans leur façon de penser, terriblement dogmatiques et culpabilisantes. Ici même on m'a déjà reproché d'avoir refusé un câlin à ma fille parce que j'avais les mains dans le papier peint (véridique). Mais sous n'importe quel article parlant d'interdiction des châtiments corporels, on trouvera plusieurs commentateurs vantant les mérites d'une bonne baffe dans la tronche de temps à autre pour remettre les idées en place aux enfants. Ces personnes-là sont-elles pour autant représentatives de l'éducation traditionnelle ? Je ne crois pas. Je n'espère pas. Alors pourquoi condamner tout un courant parce qu'il existe quelques excités qui se pensent encore au temps des Croisades et sont partis en guerre contre les hérétiques ?

Et pourtant c'est comme ça, par le simple fait d'exister, même le plus pacifiquement possible, on brise des noix. Peut-être que j'y suis sensible parce que je suis végétarienne et que c'est à peu près le même combat (les végétariens brisent beaucoup de noix, et ce n'est pas seulement parce que ce sont des oléagineux pleins d'oméga 3 très bons pour la santé). C'est peut-être d'ailleurs pour ça, par habitude, que j'accepte habituellement de passer pour la reloue de service. Mais ça commence à me briser les noix qu'on me dise que je brise les noix.

Surtout qu'à part peut-être quelques créatures éthérées qui ne perdent jamais leur calme et restent positives et compréhensives en toutes circonstances, nous sommes faits exactement pareils vous et moi. Alors si on arrêtait cette petite guerre, qui est finalement plus une guerre d'idées qu'une guerre de faits, et qu'on était tous bienveillants les uns envers les autres ? Je crois qu'on peut tous admettre que la bienveillance, c'est un très beau concept, c'est aborder l'autre dans de bonnes dispositions, de façon empathique et sensible, et qu'il est dommage que sur Internet, ce soit devenu une insulte.

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16 juin 2017

Des looks d'été Z pour mes deux petites filles (test produits) !

Je fais peu de partenariats, ce n'est pas pour ça que je blogue. Pour être honnête, je ne réponds même pas à la plupart des offres que je reçois. Oui c'est malpoli, j'ai honte. Mais mon temps est précieux et le vôtre aussi. Je ne veux donc pas perdre trois heures de mon temps et vous faire perdre dix minutes du vôtre à vous parler d'un produit inutile/laid/que vous n'acheter(i)ez pas et moi non plus. Cependant quand une marque que j'aime me propose de tester gratuitement des produits que je serais sûrement allée acheter sans ça, avouez que je serais bête de refuser.

C'est le cas de Z . Z, c'est notre belle découverte de parents. Il y a un magasin dans le centre commercial où travaille Papa-chat et nous adorons aller y dénicher des pièces originales pour habiller nos petites. Z, c'est le compromis idéal entre les grandes marques de prêt-à-porter classiques qui font des choses "mode" mais en considérant que les enfants sont des adultes miniatures (bonjour tee-shirt immettable faute de pouvoir rentrer la tête !) (oui mes filles ont de grosses têtes) et les marques de prêt-à-porter pour enfants qui font des choses adaptées aux petits corps (et aux grosses têtes) mais aux motifs gnangnan et aux couleurs criardes.

Cerise sur le cupcake, c'est un magasin accessible à toutes les bourses. On m'a proposé d'habiller mes deux filles pour 60€, et vous savez quoi ? Non seulement j'ai réussi à le faire très facilement, mais j'ai même pu rajouter des pièces bonus. Avec d'autres marques de mode enfantine, vous avez quoi pour 60€ ? Une paire de chaussettes ? (Ok, en fait, si je veux être absolument transparente, je n'ai pas réussi à commander tout ça pour 60€ : il est resté 94 exorbitants centimes à ma charge !)

Bref, j'ai pu tester le site en ligne (que je ne connaissais pas) et fidèle à mon engagement de testeuse objective, je vous fais un petit retour détaillé...

Shopping en ligne

Déjà, le site est ludique, fidèle à l'esprit de Z qui (je crois) se veut une marque plutôt fun et (évidemment) dans l'univers de l'enfance. Tout est gai, coloré, rigolo, il y a des petites blagues (le Z de Z se retrouve un peu partout). Et cela n'empêche pas le site d'être clair, bien pensé et facile à utiliser, même sur mobile (pour moi qui ai souvent un bébé au sein, pouvoir faire mes courses sur mon portable, c'est appréciable !).

Seul petit bémol : il y a un petit flottement entre 2 et 4 ans (comme ma Choupie) entre "bébé fille" et "fille", qui fait que si on veut avoir une idée de toute l'offre, il faut faire les deux rubriques. Pareil entre "bébé" et "bébé fille" entre 3 et 12 mois (comme ma Kitty) : il y a des choses sympa dans les deux rubriques et il faut bien visiter les deux pour tout voir. Après, clairement, les pièces ne sont pas rangées de façon aléatoire pour autant : chez les bébés, simplicité, mignonnerie et confort priment, chez les enfants, c'est plutôt fun et tendance. Dans la rubrique "bébé", on a des pièces basiques, dans la rubrique "bébé fille", des pièces plus spécifiques. Et c'est aussi agréable de ne pas être limité par une seule rubrique (du coup on a deux fois plus de choix !).

A noter tout de même : le site propose des looks "prêts à shoper", ce qui est très malin ! Pas besoin forcément de se casser la tête pour associer différentes pièces ! Et je trouve que leur sélection est plutôt de très bon goût (en tout cas c'est le mien). Mais bon, comme je suis une rebelle dans l'âme, j'ai préféré fouiner regarder un peu partout pour faire ma propre tambouille.

looks-shoper

Ainsi, j'ai déniché à Choupie un ensemble tee-shirt (chez les filles) et short (chez les bébés filles) qui alliait imprimé sympa et frais pour le tee-shirt et confort tout en simplicité pour le short. Le tout pour un tout petit prix : 7,99€ pour le tee-shirt, 3,99€ pour le short ! En règle générale, j'adore les tee-shirts chez Z, que je trouve toujours très originaux. Et cette collection en particulier est vraiment attractive, avec ses couleurs fraîches et ses motifs estivaux... Il ont même sorti des tee-shirts qui sentent bon quand on les gratte !!

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On a aussi un large choix de licences ! Ce n'est pas ma came personnellement, mais je le précise car je sais à quel point leurs yeux peuvent pétiller devant un tee-shirt Reine des Neiges... Alors un de temps en temps...

Et pour ceux qui aiment les looks plus classiques, l'autre point fort de Z, ce sont leurs robes qui sont purement adorables. Papa-chat en est fan, et j'ai d'ailleurs beaucoup hésité à en prendre une pour Choupie. Finalement j'ai opté pour un look plus "sportwear", mais j'ai apprécié ce petit tour dans la rubrique "robes" pour le plaisir des yeux !

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Pour Kitty, point de robe non plus, j'ai aussi craqué pour un ensemble tee-shirt mignon et petit short coloré, à la différence que cette fois-ci les deux étaient vendus en lot, dans la rubrique "bébé".

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Pour compléter mon shopping (je vous ai dit qu'il me restait des euros à dépenser après ça !), j'ai pris pour chacune un petit gilet. Un tout blanc tout simple pour Choupie et un joli petit gilet gris avec une doublure fruitée (je ne sais pas ce que j'ai avec les fruits, je veux des fruits partout cet été !) et des chaussettes blanc et jaune pour Kitty.

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Mais j'aurais aussi pu opter pour un body, un chapeau, des sandales... Ou même une gigoteuse, un doudou, une sortie de bain ou une veilleuse... Il y a vraiment tout plein de choses sur le site, bien plus qu'en magasin !

J'ai ensuite créé mon compte et validé ma commande sans difficulté ! Ça a été en somme une très bonne expérience, et on va peut-être bien re-commander (après avoir recommandé) des petites robes et des tee-shirts parfumés pour ne pas rester avec des regrets (et quand on a un bébé, c'est toujours plus pratique d'acheter en ligne qu'en magasin) !

Essayage et "shooting" (oui je me la pète) dijonnais

J'ai commandé mardi et j'ai reçu ma commande trois jours plus tard, vendredi. Délai de livraison ? Au top ! Dans la moyenne basse de ce qui est annoncé sur le site (2 à 5 jours) ! 

Petite chose rigolote : sur le site on nous propose non pas de mettre nos articles dans un "panier" mais dans un "sac"... et effectivement, c'est bien un sac qu'on reçoit ! Un graaaaand sac en tissu qu'on peut réutiliser ensuite pour autre chose. Les articles sont directement glissés dedans, pas d'emballage individuel comme pour d'autres boutiques en ligne : pas de déchet, un choix écologique et malin à souligner !

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Trêve de bavardage, qu'y avait-il dans ce sac ? Eh bien... tout ça ! Tout ce que j'avais commandé, fleurant bon le neuf et en parfait état (cela va sans dire mais ça va mieux en le disant...).

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Un petit coup en machine et il n'y avait plus qu'à essayer ! Pour vous montrer les vêtements portés, je vous emmène en balade avec nous à Dijon, dans le secteur de la place Darcy !

(Par contre, vous m'excuserez, mais comme il faisait 35°C, je n'ai pas eu le courage de leur mettre les petits gilets que j'avais commandés, ni les petites chaussettes pour Kitty. Ils nous sauveront tout de même bien la mise quand il fera un peu plus frais, car en été on a tendance à n'acheter que des choses légères, et on se retrouve un peu bête le jour où il pleut ou qu'il fait moche. Les chaussettes sont bien moelleuses, en textile éponge, elles peuvent tout à fait faire office de chaussons pour sortir quand il fait un peu plus frais. J'avais peur que le petit gilet gris doublé soit trop épais pour l'été, mais non : il reste léger et sera parfait pour les jours de grisaille (et je suis absolument fan des petits boutons pommes) ! Quant au petit gilet blanc de Choupie, je suis au contraire surprise (positivement) par son épaisseur : c'est un vrai gilet, pas juste une pièce de coton tout fin de mauvaise qualité. Voilà pour les pièces non portées. Pour celles portées, suivez la guide !)

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Choupie étant un enfant de 3 ans, et dans la mesure où je ne fais pas poser mes filles, j'ai eu un peu de mal à la photographier de près et de face, mais je pense qu'entre toutes les photos, vous vous ferez une bonne idée du rendu. Je privilégie toujours des pièces dans lesquelles elles peuvent être à l'aise. Contrat rempli ! Elle peut tourner, gambader, danser sans souci avec ! La taille élastique du short ne la serre pas et la légèreté du tissu était parfaite en cette journée de grosse chaleur ! (Et le petit motif limonade, rafraîchissant rien qu'à regarder !) Enfin, niveau taille, on est bons ! On peut même grandir un peu : super, ça durera jusqu'à l'automne !

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Kitty elle a été un peu plus facile à prendre en photo, dans sa poussette, sur son maxi-lange en vrac (à cause de la chaleur, on a préféré ne pas la mettre sur le tissu épais et sombre directement). Elle aussi était tout à fait à l'aise avec son petit short jaune, lui aussi bien élastique et pas serré (pour moi, c'est primordial que les vêtements ne serrent pas les bidons ronds de mes bébés). Et avec son tee-shirt pomme, elle était tout bonnement... à croquer ! Niveau taille, même constat : parfait aussi, même un poil grand, pour bien nous faire tout l'été !

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Petit coucou de Choupie à l'ours Pompon, symbole de Dijon adoré des enfants...

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... et petite pause dans l'herbe avec Kitty !

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Direction l'aire de jeux après avoir admiré la monumentale fontaine (cascade ?) du parc. On remarquera que Choupie a baptisé son short avec un peu de terre... mais c'est la vie des vêtements d'enfant, n'est-ce pas ?

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Passage en terrasse bien méritée à l'Edito (ex-Concorde), le café emblématique de la place Darcy : tournée de limonade pour les plus grands, pour faire comme sur le tee-shirt de Choupie ! Kitty, privée de limonade, s'accorde une petite sieste...

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Et il est déjà temps de repartir, non sans avoir fait un tour du côté de la place du Carrousel, qui ne s'appelle pas place du Carrousel mais que tout le monde appelle comme ça... Bye bye Dijon, à la prochaine ! Et merci Z !

Les vêtements que portent les filles sont à retrouver ici : tee-shirt limonade (❤) - short émeraude - ensemble court petite pomme (❤)...

... et ceux qu'elles ne portent pas ici : gilet blanc - gilet gris doublé fruits (❤) - lot de chaussettes blanches et rayées jaune.

(Ces produit m'ont été envoyés gratuitement par la marque dans le cadre d'un partenariat... cependant ils ont été testés rigoureusement et objectivement par votre humble servante et ses turbulents modèles !)

9 juin 2017

En stand-by

Je suis comme ça, je déteste l'immobilisme. Ça explique sans doute mon parcours universitaire chaotique (médecine, lettres, professorat des écoles, métiers du livre...) et mon parcours professionnel hétéroclite (libraire, animatrice, webmaster...). Ça explique aussi sans doute que sitôt l'aventure des études terminée, j'aie décidé de me lancer dans complètement autre chose, à savoir la maternité.

C'est vrai, je suis impulsive, j'ai un côté tête brûlée. L'inconnu ne me fait pas peur. Ou plutôt l'inconnu me fait peur, mais j'y vais quand même. J'ai toujours pensé que c'était parce que j'étais l'aînée. Quand on est l'aînée, on est obligée de se déplacer dans le noir, personne n'a jamais rien fait avant vous. On a peur, certes, mais on ne peut pas rester sur cette peur, il faut bien avancer. Je suis sans doute particulièrement peureuse, mais dans un sens, je crois que mon côté peureuse me sert : puisque j'ai peur de tout, et que tout me demande des efforts (ne serait-ce qu'aller chercher une baguette à la boulangerie m'est compliqué), alors je peux faire n'importe quoi (même partir vivre trois mois en Belgique flamande sans connaître un mot de néerlandais).

De plus, je n'ai pas une nature à me résigner. Là encore, ça explique sûrement mes virages à 180° : rester dans une voie qui ne me convient pas tout à fait, très peu pour moi. Je n'aime pas les concessions. Je trouvais l'ambiance des études médicales détestable, alors j'ai laissé tomber. Je ne me voyais pas me soumettre à la rigidité (et aux aberrations) de l'Education Nationale, alors je suis partie. Ne vous y trompez pas, je sais que c'est un défaut, de ne pas savoir se contraindre, que je ne suis pas assez dans l'anticipation, que je ne vois pas le grand tableau (ouais je suis trop bilingue, moi) (sans blague j'ai passé dix minutes à chercher l'expression sur Google avant de me rendre compte que c'était une traduction de mon esprit), mais c'est ainsi : j'ai l'impression que la vie est trop courte pour ne pas en profiter à fond.

Ah, et puis j'ai un peu le syndrome Emma Bovary : je veux que ma vie fasse rêver, qu'on se dise en entendant mon métier : "j'aimerais trop faire le même" (ça c'est plutôt le cas, j'ai un chouette métier !), en apprenant mon lieu de résidence : "j'aimerais trop habiter là-bas" (hum ça pas tellement), en voyant mes enfants : "j'aimerais trop avoir d'adorables petites filles comme ça" (ça je sais pas, ça se fait pas trop de dire aux gens que leurs gosses sont affreux, alors il se peut qu'on me mente !). Et surtout, je suis fermement convaincue que rien de tout cela n'est impossible !

Puisque ma vie a encore de nombreux points d'imperfections et ne me satisfait pas autant qu'elle pourrait me satisfaire, je considère qu'il est de mon devoir de l'améliorer. Je ne comprends pas par exemple les gens qui habitent toute leur vie dans une région où il fait froid et moche (genre la Côte d'Or) (je pense ne vexer personne : si j'ai des lecteurs dijonnais, qu'ils se dénoncent !). OK, ils y ont leur travail, leur famille peut-être... Mais du travail il y en a partout, et leur famille... Déjà pourquoi diable leur famille a-t-elle décidé de s'implanter dans un endroit où il fait froid et moche ? Aucune loi n'interdit de déménager, si ? 

Sans être très ambitieuse ni spécialement portée sur le luxe, je me dis aussi qu'étant heureux propriétaires de diplômes de l'enseignement supérieur, plutôt débrouillards et pas fainéants, ce serait quand même bien qu'on améliore notre niveau de vie. C'est sympa la vie d'étudiants faite de récup, de système D et d'économies de bouts de chandelle, mais ça fait dix ans que ça dure, ce serait bien de passer à autre chose et d'avoir enfin de la vaisselle assortie. Que Papa-chat se trouve un job mieux payé et que moi je fasse plus d'heures, parce que le mi-temps c'est bien, mais ça ne fait bouillir qu'à moitié la marmite.

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Bref, des envies, j'en ai plein. De la plus rationnelle à la plus extravagante. Mais depuis que je suis mère, et d'autant plus depuis que je suis mère fois deux, je constate quelque chose d'un peu vexant et frustrant : je ne peux plus faire ce que je veux. J'ai fait des enfants parce que cela correspondait à ma vision d'une vie idéale. De l'amour, des rires et de beaux visages poupons. Je veux aussi les élever au mieux dans un but purement altruiste (non je ne suis pas qu'une esthète dépourvue de coeur) : je veux qu'ils soient heureux et bien dans leur peau.

Jusqu'à très récemment, j'envisageais encore de tout combiner : les enfants, les changements de cap, de vie, de lieu, de lieu de vie... Trouver une activité complémentaire était un projet, demander une mutation de Papa-chat pour nous rapprocher de ma famille et de mes amis sudistes (sudistes de Lyon, hein) et avoir une petite maison avec un bout de jardin aussi... A côté de rêves plus ambitieux encore : ouvrir une librairie, vivre au soleil, habiter notre grande maison de famille en Ardèche, entrer en politique, devenir vegan et décroissante (plus bobo tu meurs, mais j'assume).

Cependant, pour le coup, je ne pense pas que le bonheur ou la santé mentale de mes enfants dépendent du taux d'ensoleillement ou de la présence d'un jardin. Mais plutôt, concrètement, d'une certaine stabilité affective (ne pas les changer vingt fois de nounou ou d'école), d'un espace de vie adapté (un studio en bord de mer avec deux enfants, bof) et de la présence et l'implication de leurs parents (si on travaille tous les deux à temps plein loin de la maison, forcément ça limite). Évidemment le mieux serait d'avoir tout ça, mais je suis optimiste, pas magicienne. 

Certaines personnes arrivent à cumuler enfant et grands projets : reprendre des études avec un bambin encore en couche (allez faire un tour sur le blog de Lorette), faire des cartons avec un nourrisson en écharpe, changer de vie et emmener son tout-petit avec soi (... et sur celui de Céline). Mais ça demanderait des concessions, et je vous ai dit que les concessions, c'était pas mon truc, quitte à louper des opportunités.

Je voudrais déménager, mais je ne veux pas séparer Choupie de ses (futurs) copains de classe ou Kitty de sa (future) nounou. Je voudrais un cadre de vie plus riant, mais je ne suis pas prête à perdre des mètres carré dans l'histoire. Je voudrais travailler plus pour gagner plus (comme dirait ce cher Nicolas), mais je ne veux pas que Choupie soit au périscolaire du matin au soir, ni que Kitty voie plus sa nounou que moi (je ne veux pas l'en séparer, mais pas non plus qu'elle occupe trop de place dans nos vies !). Et comme de toute façon les enfants passent en premier, j'ai l'impression que, d'un point de vue personnel et égoïste, je suis en train de rater ma vie. Pour être honnête, parfois, ça me rend folle d'impuissance.

C'est dans ces moments que ça fait du bien de lire des blogs comme ceux de Maman Délire ou Picou Bulle (notamment cet article ou celui-ci). Des mamans qui nous montrent qu'il y a une vie après la petite enfance, faite d'opportunités qu'il n'y a qu'à saisir. Des mamans sorties des couches qui passent à autre chose, prennent un nouveau tournant de leur vie. Des mamans pas périmées (si si, je vous jure) qui ont pris le temps d'élever leurs bébés et ne restent pas pour autant à pourrir dans leur canapé à regarder passer la vie des autres ("Elle vit sa vie par procuratiooon..." pardon). Des mamans qui ont toujours la leur devant elles (promis elles ne m'ont pas rémunéré pour écrire cet article !).

Et puis finalement, je me dis que notre situation financière n'est pas si catastrophique (la preuve : dix ans que nous sommes sur le fil, et nous n'avons toujours pas les huissiers à la porte), que ma dépression saisonnière n'est pas si terrible, que l'endroit où nous vivons n'est pas si moche. Et que finalement ce n'est pas si grave si nous restons ainsi quelques années encore, le temps de voir grandir nos filles, en stand-by.

24 mai 2017

Sur le fil du baby blues

Cet article, il a longtemps brigué la priorité avec un autre qui aurait dit tout l'inverse (si si, c'est possible), à savoir à quel point c'est facile d'avoir un deuxième bébé. Malgré la contradiction apparente, je ne renonce pas encore à l'écrire, il verra peut-être le jour un peu plus tard. Ce ne sera pas mal de toute façon d'avoir un peu de recul sur le sujet.

Celui-ci parle donc de fragilité psychologique à la naissance du second enfant. De la mienne du moins, je ne prétends pas que c'est universel. Après un mois de cohabitation avec Kitty, il aurait presque pu s'appeler "sur le fil de la dépression post-natale", d'ailleurs, car dans la typologie traditionnelle, le baby blues ne dure que quelques jours. Mais bon, ça faisait un peu tragique de mettre "dépression" dans le titre, et on n'en est quand même pas à ce point.

Il vous surprendra peut-être, puisque je pense que l'impression qui ressort de ma seconde expérience de maternité, c'est la sérénité, l'apaisement, l'épanouissement oserais-je même dire. Mais c'est bien là tout le paradoxe.

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Pour cette grossesse et ce bébé, j'avais de grandes aspirations.

Pour Choupie, je partais la fleur au fusil, certaine que la grossesse allait être une aventure magique et mon bébé le plus merveilleux du monde. Oui, j'ai une nature plutôt optimiste (je sais que ça ne se voit pas forcément car je suis extérieurement plutôt cynique, mais je vous assure que j'ai un fond optimiste), et je crois aussi à la pensée performatrice (ce qu'on appelle en somme la méthode Coué : si tu y crois très fort, ça se réalisera). Du coup, je suis franchement tombée de haut quand j'ai vécu une grossesse de l'enfer, suivie de premiers mois de l'enfer avec un BABI insatiable, inconsolable et indécollable.

Pour Kitty, il était hors de question que je revive la même chose. Hors. De. Question. J'avais toujours mon optimisme et ma croyance en la pensée performatrice, mais boostés aux stéroïdes, et exit la fleur au fusil. C'était ça ou rien. Je me suis lancée dans ma seconde maternité comme je serais partie en guerre, mais cette fois-ci, aucune fleur à mon fusil, une baïonnette férocement dardée vers les ennemis fatigue, anxiété, déprime, bébé glue. Ma seconde grossesse serait une grossesse parfaite, mon second bébé serait un bébé parfait, ou ils ne seraient pas, tout simplement. Tomber une nouvelle fois de haut ? Inenvisageable. Alors j'ai tout fait dans ce sens.

Pendant ma grossesse, j'ai continué à bouger, à travailler, à voir du monde, je ne me suis privée de rien (surtout pas de nourriture, ma balance en est témoin), j'ai continué à prendre soin de mon apparence (enfin, autant qu'habituellement, quoi, rien de foufou non plus). J'ai lutté activement contre l'ennui, le laisser-aller et l'isolement. Et pareil quand Kitty est née.

Mon accouchement, je l'ai voulu sans péridurale : ainsi j'en ai contrôlé chaque minute. Je me suis déplacée seule jusqu'à la table d'accouchement, et jusqu'au fauteuil qui me ramenait dans ma chambre. Je suis allée seule aux toilettes quelques minutes plus tard, j'ai même pris très vite une douche pour me débarrasser au maximum du sang qui maculait mon entrejambe. Au matin, j'ai remplacé la blouse d'hôpital par un chemisier à fleurs. Le lendemain, les slips-filet et les protections géantes par des slips en coton et des protections classiques. Le sur-lendemain (qui était donc le jour 2, puisque j'ai accouché à 1h du matin), on me proposait de sortir et j'acceptais avec enthousiasme... sauf que Kitty n'avait pas pris assez de poids, zut ! 

Je suis rentrée chez moi au matin du troisième jour, et dès l'après-midi, j'ai laissé Kitty à son père et je suis allée voter avec Choupie. J'ai reçu des gens dans une maison propre. Tous les weekends pendant plus d'un mois. Même parfois plusieurs fois par weekend. J'ai continué à gérer Choupie, ma maison, ce blog (tant bien que mal) et mes relations sociales. J'ai continué à me coiffer et m'habiller correctement. Nous ne nous sommes jamais privés de sortir faire un tour avec Kitty. Et depuis la reprise de Papa-chat, je prépare seule mes deux filles (et moi-même) tous les matins pour emmener Choupie chez sa nounou.

Il faut dire que je suis bien aidée : je ne sais pas si c'est de la chance, ma pensée performatrice ou mes efforts conscients pour qu'elle soit détendue et un minimum autonome, mais Kitty est un bébé facile. Elle pleure peu, se calme vite et facilement avec un câlin ou une sucette, accepte d'être posée (parfois), dort plusieurs heures d'affilée dans son lit ou son couffin. En plus elle est belle et elle sent bon.

Tout cela vous semble peut-être naturel, évident, mais c'est en vérité l'exact inverse de ce qu'a été mon expérience avec Choupie (bon elle était belle aussi, par contre en effet elle sentait un peu le fromage). Pour Choupie, j'ai passé le premier mois sous l'eau, débordée, épuisée, n'arrivant plus à me laver (un comble quand tu es sous l'eau, ha ha), à m'habiller, à manger, et évidemment pas à faire le ménage. Le bébé au sein et des hurlements dans les oreilles H24. Tous les jours j'accueillais Papa-chat rentrant du travail avec les larmes aux yeux et un bébé en crise. Je ne suis pas sortie avant plusieurs semaines et ma vie sociale se résumait à une tonne de photos de bébé sur les réseaux sociaux et aux quelques personnes qui venaient me voir (hirsute dans une maison sale, donc). J'en ai un peu parlé ici, de cet avachissement des premiers temps, et je ne voulais surtout pas le revivre.

Globalement, j'ai plutôt réussi mon coup. Tout le monde vous dira que j'ai l'air en forme et que mon bébé a tout d'un bébé de magazine (sauf les cheveux blonds et les yeux bleus, mais je n'y tenais pas spécialement : je voulais une brunette et même ça je l'ai eu). Je semble donc assurer parfaitement et nager en plein bonheur. Je n'ai d'ailleurs pas fait de baby blues. Du tout. Pas même le petit habituel à la maternité. Rien, que dalle, nada. Sauf que.

Sauf que le soir, je m'endors systématiquement devant la télé tellement je suis crevée. Sauf que parfois je zappe de changer et de nourrir Kitty tellement j'ai envie de me coucher. Sauf que je n'ai repris aucune activité sexuelle et que je n'en ai pas la moindre envie. Sauf que si Papa-chat n'est pas là pour me relayer avec les files et faire à manger, je ne petit-déjeune pas le matin, petit-déjeune à midi, et finis donc par me passer de déjeuner. Sauf que j'ai trois semaines de retard dans la lecture de mes blogs préférés (désolée les copines !).

Sauf que, surtout, notre vie de famille actuellement n'a rien de celle de la famille Ingalls. A ceux qui me demandent comment ça se passe pour Choupie, je réponds invariablement la même chose : qu'elle est très gentille, très douce et très attentionnée avec sa soeur, mais qu'on sent tout de même qu'elle est perturbée, parce qu'elle nous sollicite beaucoup plus, fait le double de bêtises (présentement elle est en train de retirer tous les livres de notre bibliothèque...) et crise à la moindre contrariété. Déjà ce n'est pas très famille Ingalls style. Mais le pire, je crois, c'est que je ne suis pas sûre que ce soit Choupie qui soit la plus en cause. Celle qui a le plus perdu son calme, sa patience et sa bienveillance dans l'histoire, c'est moi. Alors forcément, tous les petits conflits se transforment en bras de fer...

Sauf que, surtout, je pleure souvent, je n'arrive pas à réfléchir rationnellement face à un obstacle. Je pleure parce que Choupie est constipée. Je pleure parce que Kitty ne prend pas assez de poids. Je pleure parce que Choupie n'est pas propre à 3 ans (j'insiste sur le mot "propre", car elle est continente, donc à moins qu'il existe un mot pour désigner l'absence de volonté de retirer sa couche...). Je pleure parce que Kitty dort trop. Je pleure parce qu'elle ne veut pas dormir. Je pleure parce que j'ai disputé Choupie pour une broutille. Je pleure parce qu'on est en retard chez la nounou. Je pleure parce que je suis fatiguée et que je ne sais pas quand je le serai moins.

Sauf que, surtout, j'ai ces pensées qui me viennent, ces pensées qui sont clairement des pensées de baby blues, pas des pensées de mère qui assure, qui assume, qui est forte, qui prend sur soi et qui relativise : je fais tout de travers, je ne sais pas m'occuper d'enfants, je ne sais pas éduquer les enfants, je suis en train de leur pourrir leur vie, elles vont finir en thérapie à cause de moi (si elles survivent à l'enfance) (ce qui n'est pas certain), pourquoi j'ai fait un enfant, pourquoi j'ai fait un second enfant, comment peut-on me confier des enfants, comment font les autres (à qui tout réussit, qu'on me dise mes fautes... pardon), etc etc.

Je sais que la déprime, c'est quelque chose auquel je suis sensible. Et je me sens d'autant plus menacée cette fois-ci que ma mère a fait une dépression post-partum à la naissance de ma soeur. Pourtant, nos histoires de maternité ne se ressemblent pas. Enceinte, elle n'avait pas de nausées et beaucoup de contractions, j'avais peu de contractions et beaucoup de nausées. Elle a aimé ses grossesses, je les ai détestées. Ses accouchements ont été épouvantables, les miens se sont tous les deux passés parfaitement. Elle a toujours regretté de ne pas avoir pu faire de quatrième enfant, j'ai juré de m'arrêter à deux malgré les dix bonnes années de fertilité que j'ai encore devant moi. Le jour et la nuit. Et pourtant il y a dans notre famille quelque chose de fort qui lie les femmes entre elles, au-delà de leurs histoires, leurs physiques, leurs caractères, leurs convictions, qui fait qu'il m'est difficilement envisageable de prendre un autre chemin.

Mais je ne l'accepte pas, tout mon corps et mon esprit se battent contre cette idée. Je ne veux pas être cette mère-là, je ne peux plus être cette mère-là. J'ai déjà laissé tomber mon mari (plusieurs fois, y compris cette année), j'ai déjà vécu en apnée pendant plus d'un an... Je n'ai plus le droit à l'erreur, je refuse de me l'accorder... Alors je sèche mes larmes, je relève la tête, j'embrasse mes filles et je repars sur le mode "je suis invincible, deux enfants easy peasy je gère la fougère, je peux tout faire en même temps et la déprime ne passera pas par moi". Sur le fil.

***

J'ai commencé à écrire cet article il y a plusieurs semaines, et l'idée a germé dans ma tête depuis pratiquement le tout début de la vie de Kitty (une fois que la musique "Eye of the tiger" qui s'était enclenchée durant mon accouchement s'est dissipée). Je crois que depuis quelques jours ça va mieux : même si je suis toujours très fatiguée, je ne pleure quasi plus et j'ai beaucoup moins d'idées noires. (Par ailleurs mon bébé parfait se déparfaitise un peu en grandissant, mais c'est un autre sujet.) Je me suis donc posé la question de la pertinence de le publier. Peut-être qu'au final, un billet "Wouhou comment c'est facile d'avoir deux enfants" serait plus représentatif de mon état d'esprit actuel. Mais il faudrait que je l'écrive et j'ai la flemme surtout que je suis à la bourre dans mes publications je pense qu'il peut être intéressant de montrer aussi que, contrairement à ce que j'ai énormément entendu (et même approuvé !), ce n'est pas toujours si évident d'être mère pour la deuxième fois. Du fait du premier enfant, dont on doit continuer à s'occuper à peu près normalement (ah bon, on ne peut pas le mettre en colonie de vacances pendant six mois ?), et probablement d'une certaine attente de la société (tu as déjà un enfant, tu sais faire, n'est-ce pas ?), la pression est très forte et on a tendance à intérioriser notre fatigue et nos faiblesses. Ça ne veut pas (toujours) dire qu'elles ne sont pas là, tapies dans l'ombre, prêtes à nous sauter à la gorge à la première occasion. Alors voilà, c'est mon message du jour : mamans de seconds (ou de troisièmes, ou de quatrièmes), vous non plus, ne vous oubliez pas les premiers mois, prenez soin de vous ❤

11 mai 2017

Un accouchement en salle nature

J'ai pas mal hésité à publier mon accouchement sur le blog. Vous n'y avez d'ailleurs jamais lu celui de Choupie. J'aime en lire, j'en lis même souvent avec le blog dont je m'occupe (habituellement), et toujours avec plaisir. Mais j'ai toujours une sorte de pudeur bizarre (bizarre parce que je suis en réalité plutôt impudique, j'ai assez peu de tabous : si vous me posez la question directement, je peux vous parler sans souci de transit ou de pertes vaginales - oui, dans votre intérêt, ne me posez pas de question) qui fait que sur ce blog, je me la joue un peu princesse.

Et puis, même si mon mari dit que je suis une MILF (mon mari est visiblement chaud en ce moment), j'ai surtout peur de me retrouver sur le site des MILK. Que quelqu'un prenne une capture d'écran du moment où je vous parle de mes points à vif et commente par un "ON NE VEUT PAS SAVOIR 😱" horrifié (mais si tu ne veux pas connaître le déroulement d'un accouchement, un acte qui consiste donc à sortir un petit humain par le vagin ou par une large entaille sur l'abdomen, rien de très glamour, donc, qu'est-ce que tu fais là à lire un article intitulé "Mon accouchement" ??).

C'est en partie pour ça que j'ai autant attendu avant de publier cet article (et puis aussi parce que je me sens un peu beaucoup débordée avec mes deux minettes, et que j'ai en ce moment bien du mal à accéder à l'ordinateur, OK OK).

Mais je me suis dit que l'intérêt collectif devrait sûrement primer sur les réticences individuelles. Parce qu'en vrai, moi (vous le verrez au cours de ce récit), j'ai été beaucoup aidée dans mon analyse de ce qui m'arrivait par ce que j'avais lu dans les récits des autres. Et dans une société où il n'y a plus de veillées entre femmes à la lumière du feu déclinant pour se raconter les mystères de la vie, c'est peut-être aux blogs que revient cette tâche d'instruire les novices.

Si vous ne voulez pas d'enfant dans l'immédiat, si vous n'en voulez pas du tout, si vous préférez rester dans l'ignorance jusqu'au jour J (pourquoi pas), si en bref, vous n'avez pas envie d'entendre parler de perte des eaux, de contractions et d'ouverture de col, passez votre chemin. C'est aussi simple que cela. Aux autres, après ce long préambule : bonne lecture !

Comment toute cette histoire de salle nature a commencé ? Je ne saurais le dire. Enfin, si. Mais je n'ai jamais eu l'impression de vraiment y réfléchir.

Un jour, alors que j'étais enceinte de six bons mois (je crois), ma sœur (sage-femme ayant fait ses études à Dijon) m'a dit qu'une salle nature venait d'ouvrir dans la maternité où je devais accoucher. Comme cela faisait des années que je parlais d'accouchement psysiologique, elle avait évidemment pensé que ça pourrait m'intéresser. Peu après, la sage-femme libérale m'ayant suivi tout mon début de grossesse m'en a parlé également. Elle aussi savait que je souhaitais (et aurais souhaité pour ma première) un accouchement sans péridurale. Il a donc été convenu que j'en parlerais à la sage-femme de l'hôpital quand je la verrais.

Evidemment, ma grossesse étant parfaite, la sage-femme de l'hôpital n'y a vu aucune objection, et m'a envoyée m'inscrire à une séance d'information pour valider mon entrée dans le parcours nature. Je m'y suis rendue, et une fois encore, au vu de mon état de santé parfait et de mes antécédents inexistants, personne n'y a vu d'objection. C'est ainsi que le jour J, je me suis retrouvée en salle nature et non en salle d'accouchement classique.

A aucun moment, je ne me suis donc posé vraiment la question de si c'était ce que je voulais. Je me suis laissée porter, j'ai suivi l'itinéraire qu'on m'indiquait. Mais a posteriori, je ne regrette pas du tout.

Je n'ai jamais vraiment ressenti l'envie d'avoir une péridurale. J'ai eu très mal, j'ai eu très peur (ces sensations, quand on ne les connaît pas, sont vraiment perturbantes), je me suis sentie très bête (de m'être imposée ça), mais je n'ai pas songé à renoncer. De toute façon, étant donné la vitesse de mon accouchement, je crois que je n'aurais pas pu : étant arrivée à la maternité à 5 cm, il aurait fallu que je la demande d'emblée (et avouez que j'aurais pas eu l'air fine alors qu'il était inscrit en lettres de feu dans mon dossier « PARCOURS NATURE »).

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Ceci est la vraie salle nature de la maternité de Dijon, si vous envisagez d'y accoucher...
(la photo a été prise par Papa-chat pendant que je douillais ma race)

Ce jour-là, nous étions donc le mercredi 19 avril. Choupie était chez sa grand-mère depuis deux jours, et je venais de terminer mon article livre photo. Ça faisait déjà trois jours que je contractais régulièrement (plusieurs fois par heure), mais sans que ce ne soit douloureux. J'avais fini par laisser tomber l'idée d'y voir un quelconque signe.

La soirée a commencé tout à fait normalement. Nous avions prévu avec Papa-chat de regarder un film (10 Cloverfield Lane, si ça vous intéresse) (j'ai trouvé ça chouette au début, plus alambiqué et presque bâclé à la fin, pour la critique cinématographique à la truelle), mais je me suis rappelée que j'avais une lessive dans la machine. J'ai dit à Papa-chat : « Je sais que ça ne va pas te plaire, mais il faudrait étendre le linge avant le film, parce que si j'accouche pendant qu'on le regarde, qui sait quand on pourra revenir le faire... » (intuition salvatrice !) On a donc étendu le linge, et on s'est installés pour regarder le film vers 21h.

Mais peu après le début, j'ai commencé à ressentir de petites « douleurs de règles ». Je le note car je crois que si je ne l'avais pas lu ainsi un peu partout, je n'aurais pas identifié ça à un début de travail (pour Choupie, j'avais commencé par perdre les eaux, je n'avais pas de contractions). Là, tout de suite (ou presque), ça m'a mis la puce à l'oreille. Mais de toute façon, très rapidement, il n'y a plus eu de doute possible, car c'est devenu beaucoup plus concret. J'ai passé à peu près la moitié du film à serrer les dents régulièrement, en notant la fréquence des contractions (toutes les dix minutes à peu près) et en attendant que les deux heures fatidiques s'écoulent (« Signes de départ pour la maternité pour un deuxième : des contractions toutes les dix minutes pendant deux heures », était-il écrit sur la fiche donnée par ma sage-femme).

Mais au bout d'une heure et quart, Papa-chat n'y a plus tenu, et nous nous sommes mis en branle (une expression qu'on n'utilise pas assez). Moi, j'étais un peu sceptique. J'aurais voulu attendre les deux heures pour être sûre que tout ne s'arrête pas d'un coup. Mais la suite allait lui donner raison.

J'ai complété ma valise de maternité et j'ai pris une douche pendant que Papa-chat allait chercher la voiture. Et nous sommes partis. Cela paraît très rapide dit comme ça, et ça l'était sans doute dans les faits (pas plus d'un quart d'heure/vingt minutes), mais sur le coup, ça m'a paru une éternité. Je me disais : « Ça y est, on part, c'est sûrement la bonne. » et tout en étant assez sereine intérieurement, je tremblais de tout mon corps (oui oui, c'est possible).

Durant le trajet en voiture, les contractions se sont petit à petit rapprochées et intensifiées. Je suis arrivée en plein travail à la maternité, vers 23h. Je suis allée faire pipi dans un gobelet entre deux contractions, ce qui était assez compliqué (mais je suis connue pour avoir du mal à faire pipi dans les gobelets : je ne compte plus le nombre de personnes qui pensent à moi en faisant pipi dans leur gobelet !) (je n'ai toujours pas réussi à déterminer si je devais m'en sentir flattée).

La sage-femme m'a examinée, col ouvert à 5, donc, et a posé le cathéter et le monitoring, cadeaux de bienvenue habituels à la maternité, parcours nature ou non. Encore une fois, ça m'a paru une éternité, alors que ça n'a dû durer qu'une heure en tout. Mais à ce moment, j'avais vraiment mal et je commençais déjà à ne plus penser très clairement.

Après la fin de la surveillance par monitoring, vers minuit, on m'a envoyée en salle nature – la fameuse ! Comme la première fois que je l'avais visitée, je dois avouer que je ne l'ai pas trouvée très engageante. Et puis, c'était super tous ces équipements (ballons, canapé, sangles), mais je ne savais pas trop comment m'en servir et on ne m'a pas spécialement expliqué (moi j'avais eu une préparation avec de la sophrologie, pas vraiment orientée vers les positions analgésiques).

Mais pour être tout à fait honnête, de toute façon, une fois encore, j'avais l'esprit un peu trop embrouillé pour bien comprendre ce qu'on me disait. Je ne savais pas trop si je voulais qu'on me guide, qu'on me soutienne, qu'on me laisse tranquille, je voulais un peu tout et son contraire. En l'occurrence on m'a laissée tranquille, que ce soit les sages-femmes ou Papa-chat qui, à l'exception de quelques blagues de temps en temps (que je trouvais particulièrement inappropriées vu à quel point je souffrais à côté de lui) (mais bon, objectivement, je ne pouvais pas lui imposer d'être tragique, ça n'aurait pas été approprié non plus), se tenait à carreau dans son coin de canapé.

J'ai surtout utilisé les sangles. Probablement pas de la bonne façon puisque je me suis contentée de tirer dessus très fort, je ne me suis pas suspendue, mais ça m'a fait du bien sur quelques contractions. Puis j'ai ressenti comme un gros ballonnement et en un sploutch magistral, j'ai perdu les eaux au milieu de la salle (en me demandant tout d'abord si je ne venais pas d'être lâchement abandonnée par mon périnée – je crois que c'est la première pensée de tout le monde en pareil cas : on a beau être prévenue, c'est toujours bizarre). Les contractions sont immédiatement montées d'un cran.

A partir de là, on m'a à nouveau examinée, on m'a annoncée que j'étais à 6-8 (ça m'a semblé bizarre, il ne me semble pas que ce soit la même chose, 6 ou 8, et je ne comprenais pas non plus pourquoi tout le monde commençait à s'agiter alors que pour moi 6-8, ce n'est pas près de la fin du tout - c'est à peu près le moment où on m'a posée la péri pour Choupie, et six bonnes heures se sont écoulées ensuite avant que je n'accouche...) et on m'a proposé d'aller dans la baignoire pour soulager mes contractions, qui étaient devenues difficilement gérables.

J'ai passé à peu près cinq minutes dans la baignoire (en train de se remplir) à essayer de trouver une position confortable, ou du moins pas trop douloureuse, et sur une contraction particulièrement forte, j'ai senti que « ça poussait ». Là encore, je le mets entre guillemets, car si je n'avais pas lu d'autres récits d'accouchement sans péridurale, je ne suis pas sûre non plus que j'aurais identifié la sensation. Peut-être qu'elle se serait mêlée à la multitude de sensations désagréables et bizarres que je ressentais depuis le début. Une fois encore, ça faisait comme un gros ballonnement en direction du bas de mon dos, ce qui est assez loin de ce qu'on peut imaginer de la magie de la naissance, vous en conviendrez.

Examen, dilatation complète et rapatriement en urgence (la maternité ne pratiquant pas les accouchements dans l'eau) dans la salle nature, où avait été installé un lit médicalisé. Là encore, des sensations bizarres. Si je n'avais pas su que c'était ça, je crois que je n'aurais pas du tout identifié cette pesanteur en direction de mes fesses comme la tête de mon bébé (et je comprends les filles qui, faisant un déni de grossesse, ne se rendent pas du tout compte qu'elles vont accoucher avant d'avoir leur bébé dans les bras – ou au fond de la cuvette !). Du coup, c'était assez effrayant, et je me souviens avoir répété à Papa-chat que j'avais peur. Mais bon, je n'avais plus trop le choix à présent, alors j'ai poussé comme j'ai pu.

Je ne crois pas que la sortie de mon bébé ait été particulièrement douloureuse. Les mains de la sage-femme qui essayait de lui faire une place (encore une fois, une sensation à vivre au moins une fois dans sa vie !), oui, mais pas tellement mon bébé en lui-même. C'était surtout fatigant et dur, d'autant plus, comme je le disais, que je n'associais pas clairement la sensation de pesanteur à mon bébé, que je n'avais pas l'impression de pousser un bébé (je n'avais pas non plus l'impression de pousser un caca, pour le dire crûment, si c'est ce que vous vous demandiez : non, vraiment, je ne savais pas trop ce que je poussais) (même si rationnellement, je savais bien que c'était ma fille, mais toute cette histoire de bébé qui grandit dans le ventre est très perturbante et difficile à accepter mentalement, vous ne trouvez pas ?).

Mais malgré tout, c'est bien un bébé qu'on m'a posé sur le ventre, le jeudi 20 avril à 1h19, au terme de quelques poussées et d'une menace d'appeler le docteur (je me demande si ce n'est pas une menace systématique : on m'avait déjà fait le coup avec ma première). Ce qui était proprement incroyable (c'est le moment où on réalise que vraiment il y a un bébé qui a grandi dans notre ventre, parce qu'on a beau chercher, ils n'ont pas pu le sortir d'ailleurs). Je n'arrêtais pas de répéter : « Mon bébé, mon bébé... » Un beau bébé (comme on dit) de 3,715kg. Il paraît que tout le personnel rigolait bien qu'il m'ait fallu une péridurale pour sortir une crevette de 2,840kg et pas pour celle-ci qui faisait presque un kilo de plus.

La suite a été particulièrement désagréable. Le placenta à expulser, les pressions sur le ventre car je perdais pas mal de sang et qu'il fallait vérifier que ce n'était pas une hémorragie (non) et les points à vif (deux tout petits, mais que j'ai très très bien sentis !), le tout sur fond de douleur intense à l'entrejambe. Je crois que de tout mon accouchement, c'est cette partie qui a été la plus tramatisante (d'autant plus qu'à un moment, la sage-femme a coupé un... truc - on ne sait toujours pas quoi - et qu'une gerbe de sang immense est venue éclabousser toutes les personnes présentes dans la pièce : gros film d'horreur). Je voulais juste qu'on ne touche plus (jamais !!) à cette partie de mon corps. Heureusement, ça s'est très vite calmé quand on a arrêté de me tripoter et qu'on m'a mis une perfusion de paracétamol (je pense donc que ça se serait aussi très vite calmé sans rien, le paracétamol n'étant pas non plus le nec plus ultra de l'anti-douleur).

A partir de là, du moment où la douleur s'est calmée, j'ai vraiment pu commencer à profiter de mon accouchement sans péri. C'est-à-dire que j'ai pu remarcher tout de suite, aller aux toilettes tout de suite, me lever de mon lit sans surveillance particulière. En quelques heures, j'étais remise ! Toujours douloureuse, il ne faut pas non plus se leurrer, mais vaillante ! Pour moi ça a vraiment été un plus non négligeable par rapport à mon premier accouchement, dont il m'a fallu plusieurs jours pour me remettre complètement.

Au bout de deux jours, j'étais prête à partir, physiquement et psychologiquement. Il a juste fallu attendre que Kitty-jolie reprenne du poids, ce qui n'était pas encore le cas (en même temps, elle partait de haut !). Nous sommes rentrées le troisième jour (pile-poil pour aller voter), gonflées à bloc pour commencer notre nouvelle vie à quatre !

Est-ce que cette vie à quatre s'est avérée aussi simple, facile et évidente que l'a été cet accouchement et ses suites de couches ? Oui... et non. Mais ça, je vous l'expliquerai dans les prochains épisodes... (Si j'arrive à trouver le temps de les rédiger.) (Rien n'est moins sûr !)

PS : En relisant cet article, je vois que je n'ai pas un seul mot gentil pour la sage-femme et l'auxiliaire puéricultrice qui m'ont aidée à accoucher. Au contraire, j'ai plutôt l'air de m'en plaindre, en disant qu'elles ne m'ont pas guidée pour la gestion de la douleur et ont martyrisé mon entrejambe pendant et juste après la naissance de Kitty. Ce n'est pas complètement faux, mais en réalité, leur présence a été bien plus positive que négative : elles m'ont permis de gérer mes contractions comme je le souhaitais, ont été super réactives à chaque étape, m'ont proposé d'aller dans la baignoire au bon moment, ont fait naître mon (gros) bébé sans nous abîmer ni elle ni moi, et ont rigoureusement veillé à ce que je ne décède ni d'hémorragie ni de septicémie à la suite de mon accouchement. Elles ont toujours été gentilles et disponibles, se sont pliées en quatre pour satisfaire tous mes désirs, ont laissé Papa-chat couper le cordon et habiller Kitty, et moi faire du peau à peau et allaiter ma petite autant que je le voulais. Je n'ai absolument rien à leur reprocher, elles ont été parfaites. Et je tenais quand même à le dire.

26 avril 2017

Hello Kitty

Ceux qui me suivent sur Instagram le savent depuis quelques jours déjà, mais il fallait bien que je fasse mon coming out ici aussi : notre seconde fille est née le 20 avril à 1h19 !

Oui oui, directement à la suite de mon dernier article : cette enfant est déjà très arrangeante pour sa maman blogueuse (déjà, voyez, elle accepte d'être posée dans son couffin pour que je puisse rédiger ces quelques lignes). Si vous attendiez fébrilement (au moins ça) une réponse à votre commentaire en vous étonnant de mon manque d'assiduité, voici donc l'explication ! Cela fait aussi un petit moment que je n'ai pas fait mon tour des blogs habituel, je dois avouer que j'étais pas mal fatiguée ces derniers jours. Mais nous commençons à trouver notre rythme, donc j'espère pouvoir reprendre une activité bloguesque rapidement !

Je vous laisse avec une petite photo de notre belle endormie et je reviens très vite (j'espère !) pour vous raconter sa naissance en long en large et en travers. Ah, et puis après des mois d'hésitation et de recherche, je profite de ce billet pour vous annoncer aussi avec une pointe d'émotion son surnom de blog : ici, pour rester dans le thème félin et le nom composé, ce sera Kitty-jolie. Quant à son vrai prénom... eh bien, vous devriez le trouver sans peine (merci Marraine !).

2017-04-26_0001

Je vous embrasse !

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