Working mum

Cela fait un an et demi que je n'ai pas travaillé. Pour tout vous dire, selon l'échographiste, je suis tombée enceinte le jour de mon entretien d'embauche, concluant, pour un CDD de deux mois (maintenant vous savez comment j'ai obtenu le poste) (mais comme la nature fait bien les choses, Choupie ressemble quand même à Papa-chat) (sans blague, ça prouve bien que c'est n'importe quoi, les échos de datation : j'étais à 125 km de mon mari ce jour-là !).

Deux semaines plus tard, mon test virait positif. Deux semaines encore plus tard, je commençais à vomir mes entrailles toute la sainte journée. Une semaine plus tard, je me mariais. Au retour de mon mariage, le médecin me mettait en arrêt deux semaines pour épuisement. Puis me prolongeait une semaine. Quand mon arrêt-maladie a été terminé, il me restait moins d'une semaine à travailler. Durant laquelle j'ai enchaîné malaises vagaux et copieux vomissements. Il va sans dire que mon CDD n'a pas été renouvelé. Et que retrouver un travail dans ces conditions relevait de l'exploit sportif (je n'ai jamais été une grande sportive). Ca a commencé à aller mieux quand mon ventre s'est arrondi, vers le sixième mois. Mais je ne me voyais pas passer un entretien d'embauche en exposant aussi fièrement mon congé maternité dans un mois et demi.

Ma fille est née, j'ai profité du congé maternité jusqu'au bout, et j'ai joué les prolongations. Je ne voulais pas reprendre le travail. Pire, je ne pouvais pas, c'était viscéral. J'en ai pourtant eu deux fois l'occasion durant cette période (une fois aux 2 mois de Choupie, une fois à ses 6 mois). Il y a deux ou trois mois, avec l'augmentation des besoins de Choupie, ça a commencé à devenir difficile financièrement. Il y a un peu plus d'un mois, du fait de la suppression de notre aide au logement, c'est devenu plus que difficile, c'est devenu impossible : si on fait la somme de toutes nos dépenses minimales, on obtient plus que ce qu'on gagne. On est allés à la CAF quémander une aide au logement (on est passé de 250€ à rien du tout, quand même !). La dame nous a dit que c'étaient les nouveaux plafonds, qu'on était la quinzième famille à venir s'en plaindre ce jour-là, qu'elle ne pouvait rien faire. Ah ben si, en fait, si je m'inscrivais à Pôle Emploi, on aurait droit à une centaine d'euros (pour récompenser ma bonne volonté ?). 

Moi, pour de l'argent, je suis prête à tout (oubliez cette phrase). Si je ne m'étais pas réinscrite à Pôle Emploi après mon congé maternité, c'était parce que j'avais reçu une lettre me disant que mes indemnités chômage touchaient à leur fin. Si être inscrite me permettait quand même d'avoir des sous par un autre biais, haut les coeurs ! Une semaine après mon inscription, j'avais rendez-vous avec un conseiller. Je lui ai dit : "Je ne sais pas ce que je veux faire comme métier, mais j'aimerais un mi-temps compatible avec la crèche." Il a cherché sur son ordinateur et s'est exclamé : "Ah ah, j'ai justement quelque chose de parfait pour vous !" C'était un 35 heures, amplitude horaire 7h-20h, samedi compris. Mais comme c'était un boulot pile dans mes cordes, qu'au fond ça me faisait quand même chier d'avoir fait cinq ans d'études pour rien, et que j'avais vraiment besoin de sous, j'ai envoyé CV et lettre de motivation.

Une semaine plus tard, j'avais une demande d'entretien. Le lendemain, je me rendais au dit entretien. Qui ne s'est pas merveilleusement bien passé : j'avais révisé, ça s'est senti. A des moments je récitais. A d'autres, pour des questions que je n'avais pas prévues, je restais bête comme une poule devant un couteau (c'est ainsi que je n'ai pu citer qu'un seul auteur de polar... bon, un et demi avec celui dont j'ai écorché le nom) (et même si le polar n'est pas ma cup of tea, je connais quand même plus de deux auteurs !). Je me suis sentie illégitime et nulle. Mais des entretiens, j'en ai passés une dizaine dans ma vie, j'ai pensé en avoir ratés presque autant et il n'y a qu'une seule fois où je n'ai pas eu le poste au final (c'était pour MacDo, AUCUN REGRET ! les frites, je préfère les manger que les sentir sur mes vêtements). Alors bon, statistiquement, je me disais qu'il y avait quand même une chance que ça passe. Si les autres candidats étaient pires, hein, ça se trouve. Trois jours plus tard, j'ai eu la réponse.

C'est ici que se termine mon histoire. Du moins, c'est ici qu'en commence une autre. L'histoire d'une maman qui travaille.

En fait, je ne vous ai pas dit, mais j'ai même décroché deux boulots ce mois-ci. Celui dont je vous parle, en librairie, qui commencera en avril, pour une durée de cinq semaines. Et un autre, en télé-travail à mi-temps, un boulot génialissime qui commencera en juin (je n'en dis pas plus car bon, juin c'est loin, mais c'est juste un job de rêve !). Ma mère dit que je suis en veine, que je devrais jouer au loto. C'est un peu vrai. Et puis c'est un peu faux. D'une part parce que ce n'est pas vraiment de la chance : pour ces deux boulots je me suis investie, à long et à court terme : j'ai fait des études, été constante et efficace lors de mes précédentes expériences, fignolé mes lettres/mails de motivation et préparé mes entretiens... C'est la travailleuse que je suis qui a été récompensée. D'autre part, je ne suis pas si chanceuse que cela parce que maintenant il va me falloir trouver une nounou en urgence, endurer les éventuelles difficultés d'adaptation d'un bébé qui n'a connu que sa maman et supporter la séparation neuf heures par jour. Et puis je suis aussi morte de trouille à l'idée de perdre la relation exclusive que j'ai actuellement avec ma Choupie-chat.

Avoir des enfants a toujours été un but en soi dans ma vie, j'ai toujours voulu avoir le maximum de temps à leur consacrer. Si j'avais pu prendre un congé parental, je l'aurais pris, mais je n'ai pas cotisé assez longtemps. Au final, je me suis quand même occupée de ma fille pendant quasi un an (quand je reprendrai le travail, elle aura 1 an moins trois semaines). J'aime être mère au foyer, même si c'est dur, même s'il y a des moments où je crois toucher le fond et qu'on frôle le drame familial. Mes copines de blog sont presque toutes mères au foyer, mes ex-copines de forum le sont pour une grande partie. Ca va me faire bizarre de ne plus faire partie de cette petite communauté où on écrit beaucoup, pour se plaindre, pour râler, pour rire aussi et pour clamer notre amour malgré tout. Je continuerai à écrire, j'espère à la même fréquence (heureusement, je ne vous ai pas habitués à des billets quotidiens !), mais ce sera différent. 

On n'a rien sans rien.

Sans rapport : Merciiii Lorette ! Le collier est super beau... et Choupie l'a-do-re aussi :)

Comments

[Die Franzoesin]

Moi je crois que j'ai deviné le boulot du mois de juin ;). Et sinon mon bebe aura le meme age que la tienne quand je reprendrai et qu'il commencera la creche alors j'ai hâte de savoir comment ça va se passer et je comprends déjà ton gros pincement au coeur...

[Urbanie]

Félicitations pour tes nouveaux jobs! ;)



Moi qui fanfaronne toujours de "ne pas vouloir être mère au foyer", ben tu vois, je viens de demander une rallonge à mon congé mat. Comme quoi.... ^^

[Mam Elodie]

Féliciatiooooooons!! \o/ Deux jobs d'un coup! bah dis donc! J'suis jalouse (enfin bon..là je cherche la nounou et pas le job...).

Je languis de lire des aventures de recherche de nounous et les "perles" de tes futurs collègues.

Par contre, je pense que la séparation risque d'être plus dure pour toi que pour ta fille...enfin, pour moi ç'a été le cas...Mais ça fait du bien aussi de se séparer! ^^

[Mathou]

Félicitations!

Depuis le temps que je lis ton blog derrière mon écran et même si on ne se connait pas je me suis souvent reconnue dans tes articles (et sentie moins seule), alors je tiens à te féliciter! (et te dire qu'on sera dans la même galère, reprise du boulot en mai, et adaptation chez la nounou... )

J'espère que tu continuera à écrire!

[lebazardelaura]

Génial, bon courage pour ce retour au travail !

Bises

Laura